Alors que nous sommes à deux semaines du lever de rideau de la 46ème édition du Festival National des Arts Populaires (FNAP), aucune capsule télévisuelle ou affiche publicitaire devant annoncer la couleur, comme c'est la règle, n'a fait son apparition. A Marrakech, théâtre de cet événement national phare, rien ne filtre sur son organisation au point qu'il est tombé dans l'oubli. Même pas un point de presse qui pourrait servir de relais de communication et, par voie de connaissance, permettre d'arracher les organisateurs à l'anonymat où ils semblent se complaire en les mettant, par le biais de l'information, en contact avec le public. Nous sommes loin de l'époque où le FNAP abattait un matraquage publicitaire extraordinaire aussi bien à l'intérieur du Maroc qu'à l'étranger et cela plusieurs mois avant son ouverture. Ne faisait-il pas partie intégrante de package-transport, hôtel, spectacle, que le Conseil Régional du Tourisme et l'ONMT commercialisaient dans les salons internationaux du tourisme ? N'attirait-il pas les TV étrangères et les médias internationaux qui se bousculaient pour couvrir ses répétitions ? Avec les départs de Mohamed Knidiri et Kamal Bensouda qui ont su lui impulser une dynamique intense et une aura à l'international, tout cela fait désormais partie du passé. Apparemment, le festival est en train de péricliter vertigineusement à moins qu'un miracle surgisse pour le sauver. Non pas que nous mettons en doute l'honnêteté et les bonnes intentions des actuels organisateurs mais tout simplement nous craignons une éventuelle débâcle en raison d'un certain manque d'expérience en la matière. Nous sommes donc en droit de tirer la sonnette d'alarme. C'est donc par jalousie sur la conservation de ce Festival dont la fonction primordiale est de pérenniser notre patrimoine folklorique que nous soulignons le virage périlleux qu'il est en train de négocier sans être en possession de moyens humains, techniques, artistiques et financiers pour le surmonter victorieusement. Retenez bien l'adage populaire qui dit qu'un bon dîner laisse diffuser son arôme avant l'appel du muezzin pour la prière d'Al Asr. Ce n'est nullement le cas en ce qui concerne cette 46ème édition. Le FNAP semble plus que jamais déconnecté de son environnement pour émettre le moindre signal sur son existence. Serait-ce son crépuscule ?