Marquée par une succession de reports tant sur les rencontres avec la presse que sur la date exacte de la période du festival, sans oublier l'annulation du séminaire devant faire le diagnostic de l'état de santé du FNAP, cette 46ème édition aura fini par accoucher d'un communiqué de presse assez dilué pour nous fixer sur son programme, encore moins sur le thème nodal de sa trame artistique. Certains expliqueront ce flottement par le départ, pour des raisons professionnelles, de Kamal Bensouda qui jusqu'alors prenait en mains, avec beaucoup de professionnalisme et de délicatesse, la destinée de la Fondation des Festivals et partant celle du FNAP. Un avis que nous sommes loin de partager, surtout que celui-ci avait solennellement déclaré que la 45ème édition connaîtra la fin de son mandat, laissant ainsi aux autorités locales le temps de trouver la personne idoine pour lui succéder, lesquelles autorités se sont malheureusement enlisées dans des tergiversations chaotiques avant de designer une équipe hétéroclite d'amateurs sans repères dans l'organisation de pareils événements. C'est à peine si l'on apprenait ça et là les noms de certains membres dont la plupart est inconnue sur la scène publique, soit qu'il s'agit de recrutés néophytes, totalement étrangers à ce genre de manifestation, soit des personnes appelées à la rescousse, qui sont issues d'autres régions en rupture avec les éditions précédentes du FNAP. Dès lors, il n'est pas surprenant qu'avec une telle mosaïque, le balbutiement et l'approximation soient de mise. Loin de nous l'idée de s'en prendre aux membres de l'organisation ou de remettre en question leur honnêteté et leur intégrité morale mais c'est leur choix qui nous semble puiser sa légitimité de considérations extra professionnelles pour ne pas dire irraisonnables qui nous impose de tirer cette sonnette d'alarme d'autant que la même expérience, cette fois en matière du sport, plus particulièrement en football, a conduit à la situation guère envieuse du club phare de la ville, le KACM. Ne sont-elles pas ces mêmes autorités locales qui montaient et démontaient à leur guise les bureaux des dirigeants du KAWKAB sans prendre en compte leurs références sportives et leurs expériences professionnelles? Le résultat tout le monde le connaît. Aujourd'hui que l'on est à 40 jours du lever du rideau du FNAP, il n'y a encore eu aucun point de presse à même de nous éclairer sur les modalités de son déroulement et les activités parallèles qui le soutiennent. On nous dit que l'originalité de cette 46ème édition tient en l'installation d'un village qui sera dédié à toutes ses activités. Quid des troupes participantes, des critères de leur choix ou des conditions de leurs séjours. Toujours est-il que le Palais El Badii était retenu pour les spectacles et que contrairement aux éditions précédentes, le FNAP se contenterait des troupes participantes sous la conduite du même réalisateur. Question de limiter les dégâts. Combien, on aurait aimé la mise sur pied d'activités d'animation et de loisirs à travers toute la ville : - Concours des serveurs des cafés - Concours de la meilleure vitrine - Parades des calèches - Vente de tee shirts, de gadgets et autres posters à l'effigie du FNAP - Concours de la dekka marrakchia - Tables rondes et débat sur notre culture artistique - Soirée d'AL Alaa et du Melhoun - Défilé d'habits traditionnels - Exposition des produits de terroir - Exposition des parures et bijoux anciens - Village consacré à l'artisanat. Bref en faire une véritable fête d'autant que les circonstances l'imposent après le tragique événement perpétré contre la mythique place de Jemaa El Jna. L'heure n'est plus à l'improvisation. Le FNAP a 46 ans. Il est le doyen de ses pairs, et vous conviendrez qu'il est toujours à la traîne par rapport à ses cadets. Vous nous direz qu'il est sous subventionné, que le ministère de la culture par exemple ne lui accorde pas le moindre centime, que les élus lui prêtent peu d'importance, que les publicitaires lui tournent le dos Mais on oublie qu'il y a tout de même les hommes pour parer aux déficiences matérielles. Des fois, les idées valent bien plus que l'argent. C'est malheureux d'omettre que c'est une manifestation nationale et que de ce fait, elle est l'affaire de tous les marocains notamment ceux qui sont jaloux de leur patrimoine culturel ancestral.