Toute personne atteinte de thalassémie, maladie héréditaire du sang, sera confrontée durant son existence à une multitude de problèmes. Essentiellement deux, la contrainte d'une transfusion sanguine mensuelle, seul traitement vital pour cette pathologie ; et la prise quotidienne d'un médicament indispensable pour éliminer l'excès de fer apporté par les transfusions sanguines répétitives. Cela donc, suppose que le malade doit impérativement se déplacer chaque mois aux CHU de Rabat et de Casablanca, pour recevoir une transfusion sanguine d'un sang ayant subit des traitements spécifiques (phénotypage et déleucocytage), dans le centre national de transfusion sanguine. De même, lors de leur passage à l'hôpital, les patients en profitent pour prendre leur dotation en médicaments chélateurs du fer. Parfois, les enfants et les mamans, habitant à des centaines de kilomètres des CHU, ratent leur rendez vous mensuel à cause de l'éloignement ou à cause de la non disponibilité d'argent pour prendre le car ou le train. La maladie quant à elle, ne laisse pas de répit, un mois sans transfusion de sang et sans médicament, c'est l'installation de complications qui raccourcissent davantage l'espérance de vie. Pour déjouer la contrainte de l'éloignement, Dr. Said BENCHKROUN, Professeur d'hématologie au CHU Ibn Rochd, a lancé un pavé dans la marre, lors du séminaire sur les maladies de l'hémoglobine et les conseils transfusionnels, qui s'est tenu à Casablanca, les 3 et 4 juin 2011, en proposant la création d'un hôpital de jour pour les malades thalassémiques dans les centres régionaux de transfusion sanguine, mission qui n'est pas autorisée par la loi. Si l'idée a surpris tous les responsables présents des 16 centres régionaux de transfusion sanguine, elle demeure une excellente alternative, mais tributaire d'une mise à niveau des centres régionaux de transfusion sanguine, de la reconnaissance de la transfusion sanguine comme une spécialité à part entière et surtout de l'équipement de ces centres par un matériel adéquat pour l'obtention d'un sang phénotypé et déleucocyté, seul capable d'assurer une transfusion sanguine de qualité. D'ailleurs, cette possibilité technique sera réalisable dans un avenir très proche, comme la affirmée, Dr Mohammed BENAGIBA, Directeur du centre national de transfusion sanguine, lors du séminaire du 3 juin 2011. En attendant, il faut avoir à l'esprit la date du 14 juin, journée international du don de sang, car quelques millimètres de sang de chacun de nous, sauveront une vie ou pourront la prolonger de quelques années, comme c'est le cas pour tout malade atteint de thalassémie.