Alors que le Centre européen pour la prévention et le contrôle des maladies (ECDC) a confirmé, jeudi 2 juin, avoir identifié la bactérie à l'origine de l'épidémie de diarrhée partie d'Allemagne, le bilan a encore augmenté, relate le journal “Le Monde”. La dernière victime, une dame âgée de 81 ans, est morte dans la nuit de mercredi à jeudi, selon une porte-parole de l'hôpital allemand où elle avait été admise. Ce nouveau cas porte le bilan total de l'épidémie à dix-sept morts en Allemagne, dix-huit au total, en incluant une patiente morte mardi en Suède. La cause de la contamination est toujours à l'étude, précise l'ECDC. Des centaines de nouveaux cas sont déclarés en Allemagne et d'autres continuent également d'être signalés dans le reste de l'Europe, notamment aux Pays-Bas, et jusqu'aux Etats-Unis où trois cas supects ont été répertoriés. Sept cas de contamination par la bactérie E.coli, qui ont tous un lien avec l'Allemagne, ont été répertoriés au Royaume-Uni, annonce, jeudi, l'Agence nationale de protection de la santé. Pas seulement des concombres La Commission européenne a levé, mercredi soir, la mise en garde lancée contre les concombres espagnols, soupçonnés d'être à l'origine de l'épidémie. La Russie, elle, a interdit, l'importation des légumes frais en provenance de tous les pays de l'UE. Bruxelles a qualifié la situation de “crise grave”, ajoutant que tout doit être mis en œuvre pour identifier le plus rapidement possible la cause de l'épidémie. La Commission européenne parle également de “crise de consommation partout” en Europe, avec “une diminution radicale de la consommation de fruits et légumes, et pas seulement des concombres”, selon un de ses porte-parole. L'origine de la bactérie n'est toutefois toujours pas identifiée et cette incertitude ne va pas contribuer à redonner confiance aux consommateurs. En France, c'est la sécheresse qui met cette année tout le monde agricole dans une situation critique. Les ventes de concombres ont chuté de 80 % en quelques jours, le cours de la tomate de 20 %. En Belgique aussi les ventes se sont également effondrées. Difficultés pour les agriculteurs L'affaire met en difficulté les producteurs agricoles de toute l'Europe. En Allemagne, les producteurs de fruits et légumes avaient déjà été malmenés par des gels tardifs en mars et en avril. Pour certains producteurs, notamment de concombres, des baisses de chiffre d'affaires “de 80 % à 90 %” sont observées. En France, c'est la sécheresse qui met cette année tout le monde agricole dans une situation critique. Les ventes de concombres ont chuté de 80 % en quelques jours, le cours de la tomate de 20 %. En Belgique aussi les ventes se sont également effondrées. Dans cette crise, les producteurs espagnols estiment qu'ils paient injustement les pots cassés. “Presque toute l'Europe” a arrêté d'acheter leurs fruits et légumes, a déploré, mardi, Jorge Brotons, président de la Fédération espagnole des producteurs-exportateurs de fruits et légumes (Fepex), évaluant les pertes hebomadaires à environ 200 millions d'euros. En Italie, le syndicat agricole Coldiretti estime à 3 millions d'euros le manque à gagner par jour et s'inquiète d'une “psychose qui risque d'être dévastatrice pour la santé et pour l'économie”.