Si les autres clubs souffrent de problèmes financiers, le KACM, lui, pâtit de l'incompétence de ses dirigeants. Les ressources financières, il en a suffisamment pour être à l'abri du besoin. Les quelques soubresauts qui l'agitaient de temps à autre ne peuvent venir que de la mauvaise gestion de ses biens si l'on sait qu'il est l'un des rares clubs à disposer d'une réserve immobilière considérable. Et ce ne sont pas les détracteurs de la prospère ère de Haj Médiouri ou ses piètres successeurs qui nous diront le contraire. Lorsque celui-ci était parti, il avait laissé derrière lui un patrimoine financier à même de protéger le club contre les aléas matériels de toutes sortes et une équipe de joueurs n'ayant rien à envier à ses homologues de l'élite. Rien ne lui manquait pour poursuivre confortablement son bonhomme de chemin sauf un bureau issu de dirigeants soudés, avertis, connaisseurs, compétents et expérimentés avec à leur tête un président qui soit un véritable meneur d'hommes et un fédérateur du genre de ce qu'on appelle dans le jargon politique un leader. Au lieu de ça, le club qui fut l'objet de convoitises pour des considérations extra-sportives tombât comme un fruit mûr entre des mains maladroites qui, à force de le tripoter, ont réussi à l'avarier et le rendre malsain. Le problème du KACM est celui d'une mauvaise gestion sans plus. Le club a été miné et sapé de l'intérieur comme de l'extérieur. Il fut victime d'une bataille rangée, en sourdine, entre ses dirigeants. A chaque fois, qu'un bureau prend sa destinée en main, il se retrouve confronté à des coups de boutoir extérieurs qui lui rendent la vie dure et le font fuir en catastrophe. Benchoukroun, Benrami, Abou Obaïd, Abdelilah Choukri, Zemrani et biens d'autres en savent quelque chose. Résultats. Des querelles byzantines qui le rongeaient constamment, le recours à une politique sportive à très court terme pour sauver la situation présente et calmer l'ire de supporters, l'abandon de la politique de la formation des jeunes, le manquement à l'appel à ceux qui sont là et qui ont fait leurs preuves pour leur donner la chance de défendre la couleur de leur club et le recours à l'achat ou le prêt de joueurs de divers horizons, abstraction faite de critères de choix sportivement justifiables. Il n'en faut pas plus pour hériter d'un groupe de joueurs et non pas d'une équipe désunie, sans affinités sportives, sans âme et surtout incapables de puiser dans leurs dernières réserves pour défendre avec les tripes, becs et ongles, la cause de toute une ville qui, du reste, ne les concerne pas directement. Il s'en suit le bal des entraîneurs auquel nous étions témoins oculaires, devenus le fusible préféré pour voiler les maux de gestion qui rongent le club. Vient ensuite le tour du bureau qui, sur instructions des autorités locales, connaît des solutions de replâtrage très précaires et aléatoires pour ne pas céder sous la pression de quelques associations de supporters spécialisées dans l'art du complot, de la magouille et de la culture de la zizanie. Certaines sont même devenues des professeurs en la matière, dignes d'exporter leurs produits à des clubs professionnels étrangers au cas où… Vous nous direz et alors à qui incombe la faute de tout ce bazar ? La réponse nous semble très simple. Nos autorités locales et nos élus à la fois en sont les premiers responsables. Et ce n'est pas à nous de leur dispenser des leçons dans ce sens. Ils savent très bien leurs devoirs : Assainir, appliquer un choix judicieux des membres du bureau sur la base de consultations de références sportives, accompagner celui-ci dans sa démarche en faisant le suivi et enfin éviter de politiser le club ou de la noyauter d'éléments subversifs capables de le faire couler, sans état d'âme, sur commande et à tout moment. On n'en dira pas plus sinon que le club doit maintenant prendre le temps de réfléchir sur son sort, en tirer les conséquences et se doter des moyens humains pour se reconstruire sur des bases qui soient solides avec des projections sur l'avenir et non pas sur le court terme.