La croissance économique en 2010 a été tirée par le bon comportement des activités non agricoles, confortées par la campagne agricole et par la poursuite de la relance de l'économie mondiale et son incidence sur la demande extérieure adressée au Maroc. Tel est le constat de la DEPF (Direction des Études et des Prévisions Financières) dressé dans un numéro spécial de sa note de conjoncture « Bilan de l'année 2010 ». En effet, poursuit la DEPF, l'évolution conjoncturelle constatée durant cette année augure de la bonne tenue de l'activité économique dans son ensemble, notamment pour les secteurs touchés par la crise économique mondiale enregistrant un redressement significatif en ligne avec les résultats attendus dans un environnement de sortie de crise. S'agissant des activités primaires, la campagne agricole 2009-2010 a été clôturée sur une production céréalière de près de 75 millions de quintaux, en hausse de 22% par rapport à la moyenne des cinq dernières campagnes. Le volume des débarquements de la pêche a augmenté de 1,8% en 2010 témoignant d'un comportement positif de ce secteur. Le secteur secondaire s'est favorablement comporté dans sa globalité. L'activité minière, tirée essentiellement par la production et les exportations du groupe OCP, a maintenu un rythme de croissance soutenu. La production et la consommation d'électricité se sont raffermies témoignant de la bonne tenue de l'activité économique. L'activité industrielle affiche une certaine reprise. L'indice de la production des industries manufacturières s'est accru de 2% et selon les résultats de l'enquête de conjoncture réalisée par Bank Al-Maghrib dans l'industrie, le taux d'utilisation des capacités de production a gagné 4,6 points par rapport à 2009. Le secteur du BTP semble marquer une légère croissance, les ventes de ciment, principal baromètre de ce secteur, est en léger raffermissement de 0,35%. Pour leur part, les activités tertiaires se sont bien tenues. Soutenu par le redressement de l'activité touristique mondiale, le tourisme national maintient une évolution positive telle que révélée par ses principaux indicateurs. De leur côté, les activités du secteur du transport se sont favorablement comportées profitant, entre autres, du dynamisme du commerce extérieur, de la bonne tenue du secteur touristique et de la bonne campagne agricole. La consommation des ménages se serait bien tenue au terme de l'année 2010, comme en témoigne le raffermissement des crédits à la consommation et des recettes de la TVA intérieure de 8,1% et de 22,7% respectivement. Le bon comportement de la consommation des ménages est à lier, entre autres, à l'évolution modérée des prix et à l'amélioration des revenus des ménages en relation avec la réalisation de la bonne campagne agricole, avec le maintien du taux de chômage aux alentours de 9%, avec le développement de la masse salariale servie à la fonction publique et avec l'évolution favorable des transferts des MRE. De même, l'investissement a positivement évolué en ligne avec l'orientation favorable de l'activité économique dans sa globalité. Cette évolution est reflétée par le renforcement en glissement annuel des crédits à l'équipement et des importations des biens d'équipement hors avions de 16,9% et de 2% respectivement. Autre élément soulevé est le bon comportement des échanges extérieurs du Maroc en 2010. En témoigne l'amélioration du taux de couverture des biens et services de 4,5 points, passant à 75,2% contre 70,7% en 2009. Ce résultat positif trouve son origine dans la progression des exportations de biens et services (FOB) de 19,8%, conjuguée au raffermissement des importations à un rythme moins prononcé, soit +12,7%. Le taux de couverture des biens a gagné 7 points pour s'établir à 49,8% en lien avec le raffermissement des exportations et des importations des biens de 30,9% et de 12,5% respectivement. Dans un autre volet, la Loi de Finances s'est favorablement exécutée en 2010, à l'exception des dépenses de compensation qui ont connu un dépassement suite à la décision des pouvoirs publics de ne pas répercuter la flambée des cours internationaux des matières premières sur les prix de certains produits locaux. Les recettes fiscales ont été réalisées à hauteur de 103,7% en liaison avec la réalisation de 110,5% des impôts indirects, de 96,2% des recettes des impôts directs, de 116,3% des prévisions initiales des droits de douane et de 99,5% des prévisions au titre des droits d'enregistrement et de timbre. Les dépenses ordinaires hors compensation se sont exécutées à hauteur de 94,1%, en lien avec la réalisation de 94% des dépenses des biens et services sous l'effet principalement de l'économie enregistrée au niveau des dépenses des autres biens et services attestant ainsi de la réduction du train de vie de l'Etat. Pour sa part, la Bourse de Casablanca a renoué avec la croissance après deux années consécutives de contre performance. A fin décembre 2010, les indices MASI et MADEX ont progressé de 21,2% et 22,1% respectivement et la capitalisation boursière a augmenté de 13,8% pour s'établir à 579 milliards de dirhams. Le volume global des transactions a atteint 238,7 milliards de dirhams, soit une hausse annuelle de 65,3%. L'année 2010 a connu l'introduction de deux sociétés portant le nombre des sociétés cotées à 74.