Une série d'orages violents accompagnés de grêle s'est abattue sur de larges territoires de la région Meknès-Tafilalet du 8 au 11 mai courant, causant des dégâts matériels considérables. En quelques minutes, selon des témoins oculaires, la grêle a pu anéantir des cultures entières dans des communes relevant des province d'El Hajeb, Ifrane et Midelt. A Ain Taoujtate, Ait Ouallal Bittit et environs, des grêlons d'une taille importante se sont déversés sur la région pendant environ 40 minutes, faisant plus de 10 cm de hauteur dans certaines localités occasionnant des pertes qui varient selon les cultures et l'emplacement de l'exploitation entre 20 et 80% des cultures. Plus 3000 hectares ont été touchés. Les pommes de terre, les ognons et le blé seraient les plus sinistrés. A Midelt, de grandes superficies sont ravagées par la grêle. Les rosacées et l'arboriculture sont les plus touchées en plus d'autres vergers. A Ifrane, les toits des voitures gardent toujours les stigmates des tempêtes de grêle. On parle de blessés parmi la population. A l'instant, il est difficile d'estimer les dégâts, selon le président de la chambre d'agriculture de Meknès qui a mis en avant la grande perte en journées de travail pour les employés agricoles, et les difficultés pour des centaines d'agriculteurs d'honorer leurs engagements vis à vis de leurs créanciers nécessitant donc une intervention des pouvoirs publics pour aider les agriculteurs touchés par ce phénomène redoutable pour les cultures. En tenant compte de l'évolution de la météo des dernières années, caractérisée par des changements brusques ,c'est à dire le passage soudain d'une forte température à des chutes massives de grêle, des installations anti-grêle efficaces et efficientes sont de plus en plus nécessaires pour protéger des cultures de plus en plus menacées par ce phénomène devenu désormais récurrent au Moyen Atlas. C'est d'ailleurs dans le cadre du projet de lutte anti-grêle qu'une action est nécessaire afin d'activer l'installation et la mise en marche des générateurs au sol et sensibiliser les associations quant à leur rôle capital dans la réussite du projet car apparemment le dispositif, encore une fois, n'a pas été efficace malgré les investissements importants concédés. Une meilleure gestion des stations anti-grêle s'avère décisive pour faire face à ces phénomènes. La cartographie de la grêle montre que loin d'être rare, la grêle est un phénomène récurrent dont la fréquence moyenne annuelle s'accentue sur un espace qui englobe Khémisset, Meknès, El Hajeb, Séfrou, Midelt et Khénifra. Ces régions exposées sont aussi celles qui concernent des cultures sensibles à la grêle au premier desquelles l'arboriculture et les céréales. Notons que 54 dispositifs de protection sont installés dans le région avec un coût avoisinant les 15 millions de dhs. La problématique de la gestion des risques climatiques en agriculture participe, en fait, de la volonté toujours plus grande de s'affranchir des caprices du temps parfois au prix d'investissements lourds dont la rentabilité à long terme n'est pas toujours assurée. Ce qui a poussé la chambre à organiser une journée d'information pour inciter les agriculteurs à assurer leurs explotations.