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Perspectives de l'Afrique subsaharienne La reprise est désormais bien engagée après le ralentissement provoqué par la crise
Le FMI table sur un taux de croissance de 5,5% en 2011 et de 6 % en 2012
Le Fonds monétaire international (FMI) vient de rendre publique récemment l'édition de mai 2011 de son rapport sur « Les perspectives économiques régionales consacrées à l'Afrique subsaharienne ». Mme Antoinette Monsio Sayeh, Directrice du Département Afrique du FMI, a présenté les principales conclusions du rapport. Après le ralentissement provoqué par la crise, la reprise est désormais bien engagée en Afrique subsaharienne et la croissance économique a retrouvé un rythme assez proche des niveaux élevés enregistrés au milieu de la décennie 2000. La croissance devrait être en moyenne de 5½ % cette année et de 6 % en 2012. Nous entrevoyons toutefois une évolution différenciée en fonction des groupes de pays. La plupart des 29 pays à faible revenu et les 7 pays exportateurs de pétrole de la région ont déjà presque retrouvé leur taux de croissance d'avant la crise. En revanche, dans les pays à revenu intermédiaire de la région, y compris l'Afrique du Sud, le redressement de l'activité est plus lent. Ce panorama généralement positif ne doit cependant pas faire oublier les effets persistants des bouleversements provoqués par la crise financière mondiale. La réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) relatifs à la réduction de la pauvreté a pris du retard dans la région en raison de la montée du chômage et des effets de la flambée des prix de l'alimentation et de l'énergie en 2008. Les nouvelles hausses récentes des prix de l'alimentation et de l'énergie ont imposé de nouvelles épreuves aux ménages les plus pauvres de la région. Dans la période à venir, l'évolution défavorable des prix mondiaux (conjuguée à la reprise rapide de la région) va sans doute entraîner une poussée d'inflation et, pour plusieurs pays importateurs de pétrole, une détérioration des déficits extérieurs courants. Compte tenu de la vigueur de la croissance et de la montée des pressions inflationnistes, il conviendrait, dans la plupart des pays, de réorienter globalement la politique budgétaire en abandonnant les mesures de soutien à l'activité qui l'ont caractérisée ces dernières années. Cela dit, il sera peut-être nécessaire dans certains pays de prévoir des aides budgétaires en faveur des ménages pauvres frappés par la hausse des prix alimentaires. Ces aides devraient être ciblées en fonction des revenus ou des principaux postes de dépense de ces ménages. Dans de nombreux pays à faible revenu de la région, la politique monétaire demeure plus souple qu'il ne serait souhaitable, et l'était même avant la récente flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation. Pour contrer les pressions inflationnistes qui commencent à se faire jour, il conviendra de resserrer la politique monétaire, en particulier là où la croissance a déjà retrouvé son niveau d'avant la crise. Mme Sayeh a aussi attiré l'attention sur les principaux messages des deux chapitres analytiques du rapport sur les Perspectives économiques régionales : i) Les entrées de capitaux privés dans la région ont retrouvé leur trajectoire ascendante de la première moitié de la décennie écoulée, encore que seul un petit nombre de marchés pionniers d'Afrique subsaharienne ait bénéficié à ce jour de la reprise mondiale des flux d'investissements de portefeuille. ii) Dans les pays en plein essor de la Communauté de l'Afrique de l'Est, de nouvelles adaptations des politiques macroéconomiques et structurelles s'imposent pour conforter durablement les bons résultats économiques récents de la région..