France : Les deux tiers des clubs de foot dans le rouge. Après un lourd déficit l'an dernier, le football professionnel français espère réduire ses pertes Vingt-huit des quarante clubs de football professionnels français sont dans le rouge. En Ligue 1, seuls cinq clubs sur vingt ont gagné de l'argent durant la saison 2009-2010. L'olympique Lyonnais, le Paris Saint-Germain, Nancy, Sochaux et Valenciennes cumulent à eux seuls 80% des pertes de la Ligue 1. Au total, le déficit total a atteint l'an dernier 130 millions d'euros, après une perte de 34 millions la saison précédente. Pour l'année en cours, la Ligue de football professionnel, table sur une forte réduction du déficit, à 10 millions d'euros. « Le football, comme l'ensemble des secteurs économiques, a été frappé par la crise », constate Frédéric Thiriez, président de la Ligue. L'activité a été particulièrement pénalisée par un effondrement du marché des transferts de joueurs, notamment dû aux difficultés des pays acheteurs traditionnels, Angleterre et Espagne. Le chiffre d'affaires hors transferts s'est stabilisé à 1,2 milliard d'euros, après cinq saisons de croissance soutenue. La conjoncture s'est fait sentir sur les recettes, notamment par une baisse des dépenses de sponsoring des entreprises. Le fiasco des Bleus en Afrique du Sud a aussi écorné l'attrait du grand public pour le foot. Une « double peine », selon Thiriez. La crise est pourtant loin de se cantonner à l'Hexagone. 56% des 733 clubs européens sont en déficit, selon des chiffres de l'UEFA publiés au début de l'année. Soit une perte totale de 1,2 milliard d'euros. Sur trente grands clubs seul quatre avaient équilibré leurs comptes. Un constant préoccupant, pour cette première photographie économique réalisée dans le cadre du « fair-play financier », adopté l'an dernier sous la houlette de Michel Platini, président de l'UEFA, qui établit des règles de bonne gestion contraignantes à partir de 2015. Retard des transferts A cette aune, la situation française apparaît moins grave que celle, par exemple, du football anglais qui cumule une dette abyssale de 4 milliard d'euros pour la Premier League, à comparer aux 100 millions d'euros de dettes des clubs français. « Même le football allemand, dont le modèle économique est cité en exemple, a annoncé une perte de 103 millions d'euros pour la saison 2009-2010 », souligne Frédéric Thiriez. Pour la saison en cours, les clubs seront « de nouveau très tributaires des réalisations sur le marché des transferts », précise la Ligue. Or, alors qu'ils ont prévu des plus-values de 264 millions d'euros sur ce poste, seulement 41% de cet objectif a été réalisé, contre 75% à 80% d'habitude à cette date. La Ligue insiste donc sur la nécessité de réduire les frais d'exploitation des clubs, notamment la masse salariale. Les professionnels misent aussi sur le développement de nouvelles sources de revenus à moyen terme. Outre l'ouverture des paris en ligne, qui n'a pas encore produit d'effets mirobolants, ils comptent sur la perspective de l'Euro 2016 et de la construction de stades nouvelle génération, qui devraient faire croître les recettes à hauteur de 25% des budgets contre 15% actuellement. Ce sera, selon Jean-Pierre Louvel, président de l'Union des clubs professionnels de football. «Un véritable relais de croissance ».