Plusieurs observateurs ont souligné le caractère civilisé et pacifique des manifestations qui ont eu lieu le 20 février dans différentes régions du Maroc. Ils ont mis l'accent aussi sur la position adoptée par les forces de l'ordre qui n'ont pas recouru à la force malgré les provocations dont elles ont fait l'objet. Mais ce qui est déplorable, c'est qu'à l'issue de ces manifestations, des actes de vandalisme ont été commis et des attaques ont été menées contre les biens privés et publics. Ces débordements, qui ont été l'œuvre le plus souvent de jeunes adolescents, ont provoqué des blessés et des morts, gâchant ainsi l'image qui a été donnée du déroulement de ces manifestations. Le Maroc, comme on le sait, s'est doté, dès son accession à l'indépendance, d'un code des libertés publiques qui garantit la liberté d'expression, d'opinion et de réunion. De plus, des sit-in se tenaient en toute liberté en guise de soutien aux revendications formulées par telle ou telle association ou appuyant des causes justes telle que la cause palestinienne ou irakienne. Des manifestations gigantesques ont été organisées, notamment à Casablanca où plus de trois millions de personnes ont défilé. Le Maroc ne réprimait guère les manifestations qui se déroulent dans le cadre du respect des dispositions de la loi. Il est donc important de préserver ces acquis et de protéger les droits dont bénéficient les citoyens et qui leur permettent de formuler leurs doléances. Il faut éviter les dérapages qui sont de nature à nuire aux libertés publiques. Il faut revoir l'éducation que reçoivent les jeunes en mettant l'accent sur les méfaits du hooliganisme et en leur inculquant les bases du civisme et de la citoyenneté. La jeunesse doit être à la hauteur de sa mission et agir avec responsabilité en jouissant de ses droits. Les infrastructures dont s'est doté notre pays ont été financées par les deniers publics et donc par l'argent du peuple. De ce fait, il incombe à tout un chacun de protéger ces infrastructures et de ne pas porter préjudice aux paisibles citoyens et à leurs biens. Le Maroc, pays de liberté et il le restera, mais il ne faut pas qu'il y ait d'abus ou d'actes irresponsables qui nuisent à cette liberté.