Le ministre de l'Intérieur a indiqué que les actes de violence qui ont eu lieu dimanche, après la fin des manifestations, ont fait cinq morts et 128 blessés. Environ 37.000 personnes ont participé aux manifestations du 20 février dans plusieurs villes du Royaume, selon le ministère de l'Intérieur. Dans une déclaration à la presse, lundi 21 février, à Rabat, Taïb Cherkaoui, ministre de l'Intérieur, a affirmé que les manifestations pacifiques ont eu lieu au niveau de 53 préfectures et provinces. Il a ajouté que ces manifestations ont pris les formes de sit-in, marches et rassemblements. «Grâce au climat de liberté, à la pratique démocratique saine et authentique et au droit à la liberté d'expression que connaît notre pays, ces manifestations se sont déroulées dans un climat pacifique empreint de sérénité et de discipline», a fait observer M. Cherkaoui. Toutefois, des rassemblements pacifiques destinés à exprimer des revendications socio-économiques et politiques des manifestants ont dégénéré en actes de vandalisme dans quelques villes. En effet, des violences ont éclaté peu de temps après la fin des manifestations dans les villes de Tanger, Tétouan, Larache, Al Hoceima, Sefrou, Marrakech et Guelmim. Le ministère de l'Intérieur a dressé, au lendemain de cette manifestation, le bilan de la situation. Il a annoncé la mort de cinq personnes suite aux troubles. C'est à Al Hoceima où ce drame a eu lieu. M. Cherkaoui a fait savoir que les corps calcinés de cinq personnes ont été retrouvés à l'intérieur de l'une des agences bancaires incendiées par les fauteurs de troubles dans cette ville. Le ministre a indiqué qu'une enquête est en cours, sur instructions du parquet, pour en déterminer les causes. Selon des témoins oculaires cités par la MAP, les cinq cadavres calcinés sont ceux de fauteurs de troubles, qui avaient tenté de piller l'agence bancaire. Ces personnes s'affairaient à piller l'agence bancaire au moment où d'autres fauteurs de troubles mettaient le feu au bâtiment précité. Cet acte de pillage et d'incendie de l'agence a coïncidé avec les vacances de fin de semaine, journées chômées dans l'institution bancaire. «Après la fin des manifestations, les villes de Tanger, Tétouan, Larache, Al Hoceima, Sefrou, Marrakech et Guelmim ont connu des actes de sabotage auxquels se sont livrés des fauteurs de troubles, dont des mineurs et des repris de justice», a souligné le ministre, précisant que ces agissements ont été suivis d'actes de pillage et de cambriolage qui ont visé des biens d'autrui. Le bilan des pertes matérielles est assez lourd. M. Cherkaoui a noté que les actes criminels ont consisté à mettre le feu et à endommager 33 établissements et édifices publics, 24 agences bancaires, 50 commerces et édifices privés, 66 véhicules et deux vélomoteurs. Aussi, à Larache, des fauteurs de troubles ont investi, selon la même source, un immeuble relevant de l'Administration des douanes où ils se sont emparés de quantités de drogues et de boissons alcoolisées saisies par ladite administration. «Il est à signaler que 128 personnes ont été blessées, dont 115 éléments des forces de l'ordre, lors de ces agissements et actes de vandalisme», a-t-il fait savoir. Dans l'objectif de mettre fin à ces agissements, le ministre de l'Intérieur a affirmé que «les forces de l'ordre, composées des éléments de la Sûreté nationale, de la Gendarmerie royale et des Forces auxiliaires, ont procédé, conformément à la loi, à la dispersion des fauteurs de troubles et à l'arrestation de certaines personnes présumées impliquées dans ces actes». Pour ce qui est des arrestations parmi les fauteurs de troubles, le ministre a indiqué que 120 personnes ont été interpellées et seront déférées devant la justice alors que les mineurs arrêtés sur les lieux des événements ont été remis à leurs tuteurs. Il a, par ailleurs, annoncé que les recherches se poursuivent pour l'arrestation du reste des personnes impliquées dans ces actes et leur présentation à la justice. M. Cherkaoui a souligné, en outre, que «les pouvoirs publics veilleront avec la même détermination à garantir le climat de liberté d'expression, à faire face, avec la force de la loi, à tout ce qui est susceptible de porter atteinte à l'ordre public, à la sécurité des citoyens ou à leurs biens».