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Adhésion, faible à moyenne, à des manifestations pacifiques dans plusieurs villes du Maroc Appels à l'accélération de la cadence des réformes politiques et constitutionnelles
Incidents à Larache et à Marrakech
Plusieurs villes marocaines ont connu, durant la journée d'hier, des marches et rassemblements pacifiques à l'appel de groupes de jeunes lancé à travers le réseau social Facebook, soutenus par de petits partis politiques et certaines organisations de la société civile. Selon nos correspondants et au moment où nous mettions sous presse, le nombre des participants effectifs variait, d'une ville à l'autre, de quelques dizaines à quelques milliers. Ce sont les villes de Rabat, Casablanca et Tanger qui ont connu le plus grand nombre de participants, entre cinq mille dix mille selon les estimations. Une forte présence des membres d' «Al Adl Wa Al Ihssane» qui semblent avoir organisé leurs troupes pour l'occasion, a été remarquée. Le caractère pacifique des manifestations a encouragé les citoyens, soit à y prendre part, soit à suivre sur place leur déroulement. Les informations en notre possession font état d'un climat saint et civilisé dans la majorité écrasante des rassemblements, traduisant la maturité et la responsabilité du peuple marocain. Les slogans dans ces manifestations ont globalement été axés sur des revendications sociales et sur la nécessité de procéder à une réforme politique et constitutionnelle. Des voix ont appelé à constitutionnaliser la langue amazighe et à accorder davantage d'intérêt à la culture amazighe. A noter que les places et avenues qui ont servi de lieux de regroupement des manifestants n'ont pas connu de présence visible des forces de police, à part les équipes chargées d'organiser la circulation, ce qui fait dire aux observateurs que la police marocaine a fait montre d'un haut degré de maturité et de responsabilité. Signalons que les manifestations dans certaines villes, notamment Rabat et Casablanca, ont bénéficié d'un grand intérêt de la part des médias étrangers, en particulier espagnols. Cependant, le caractère pacifique des manifestations a cruellement fait défaut à Larache où des jeunes ont procédé à des actes de vandalisme, se sont attaqués à des édifices et institutions publics et à des voitures particulières et incendié une agence de distribution d'eau et d'électricité. Ces groupes, une centaine, à propos desquels les organisateurs et représentants des organisations humanitaires et syndicales disent qu'ils n'ont aucun lien avec eux, poursuivaient leurs actes à l'heure où nous mettions sous presse sans que les forces de police n'utilisent la force à leur égard, visiblement pour éviter les mauvaises interprétations. A Marrakech également, un groupe de 150 à 200 personnes étrangères à la manifestation ont attaqué et pillé des magasins et lancé des pierres contre un édifice public ainsi qu'un établissement de restauration rapide MacDonalds, selon des témoins. L'incident s'est produit après la dispersion de la manifestation qui avait rassemblé environ 1.500 personnes. A part donc les ville de Larache et de Marrakech, les choses se passaient dans le calme et la discipline. Si à Rabat le rassemblement qui a débuté à Bab El Had s'est dirigé, dans le calme, vers le siège du parlement et faiblissait graduellement, à Casablanca les manifestants se sont rassemblées Place Mohammed V, face au siège de la préfecture de la ville dans le cadre d'une manifestation bon enfant. L'ordre a été toujours bien sauvegardé par les manifestants qui étaient jusqu'à tolérer la présence parmi eux d'un groupe d'une dizaine d'anti-manifestants drapés aux couleurs nationales, brandissant des pancartes et des portraits de Sa Majesté Mohammed VI. Ce n'est qu'une fois que leurs rangs ont commencé à grossir pour que les anti-manifestants se sont retirés pour s'exprimer quelques mètres plus loin. Même chose à Rabat où une manifestation opposée a scandé des slogans patriotiques. La manifestation qui a eu lieu à Meknès a également appelé à des réformes politiques, économiques et sociales. Elle a débuté à la place El Hédim vers 10 heures pour rejoindre la ville nouvelle, en passant par Dar Smen, Rouamzine, Bab Bouamair et l'Avenue Moulay Ismail. Les manifestants, estimés à quelque 800 personnes, dont une majorité d'étudiants, ont scandé des slogans appelant à poursuivre les réformes et à plus d'équité et de justice sociale. A signaler que la manifestation s'est dispersée dans le calme, aucun débordement n'a été signalé, surtout que les forces de l'ordre et les autorités ont observé un comportement très discret et neutre. A Tanger, les manifestants se sont rassemblés devant cinéma Tareq à Béni Makada pour s'ébranler place des Nations, alors que d'autres secteurs de la vile n'ont connu que des rassemblements épars. A Tétouan, l'appel à manifester n'a été que peu suivi et s'était place Moulay Mehdi. Même constat à Inezgane qui a vu la participation d'environ un millier de personnes qui se sont dirigés vers le siège de la préfecture d'Inezgane Ait Melloul. Dans la ville d'Al Hoceima, on a enregistré la participation d'un millier de personnes devant le siège de la municipalité, autant de personnes à la place Rif à Targuist et 2.000 individus à Béni Bouayach. Cet appel à manifester a reçu le soutien du parti Annahj Addimocrati, le Parti Socialiste unifié, le Parti de l'Avant-garde Socialiste démocratique, le Parti du Congrès Ittihadi, l'Association Al Adl Wal Ihsane, le Forum Vérité et Justice et certaines organisations des droits de l'Homme, dont l'Association marocaine des droits humains.