Les pathologies vasculaires les plus fréquemment rencontrées sont de deux ordres, les maladies des artères et celles des veines, indique Pr Tazi Mezalek Zoubida, présidente de la Société Marocaine des Maladies Vasculaires, dont le premier congrès national se tient à Rabat les 17 et 18 février 2011. Pour les maladies des artères, il s'agit des complications de l'athérosclérose (dépôt de plaques sur les parois des artères), qui peuvent se voir au niveau de différents territoires et notamment au niveau du cœur, du cerveau et des jambes. Cette athérosclérose se constitue en parallèle dans ces trois principaux territoires, et doit donc être prise en charge de manière globale. Pour les maladies des veines, la pathologie la plus fréquente est la maladie thromboembolique veineuse qui regroupe la phlébite et l'embolie pulmonaire. Cette pathologie est responsable d'une mortalité très lourde. On en connaît de mieux en mieux les facteurs de risque, et on tend actuellement à prévenir correctement cette affection. Quoi de neuf sur le plan diagnostique et thérapeutique en matière de pathologies vasculaires ? L''évolution de la biologie et de la radiologie permet très régulièrement d'optimiser le diagnostic de ces maladies, et surtout de permettre un diagnostic précoce qui est garant de l'amélioration du pronostic de ces maladies vasculaires, précise Pr Tazi Mezalek Zoubida. Sur le plan du traitement, il y a actuellement plusieurs médicaments nouveaux, très efficaces qui vont permettre de mieux prendre en charge la pathologie thrombotique. Il s'agit de médicaments anticoagulants, de prise orale, très efficaces et donneraient moins d'effets secondaires que ceux utilisés actuellement. Il y a également de nouvelles méthodes de traitement qui consistent à ouvrir de manière instrumentale un vaisseau bouché ou sténose sans chirurgie, en évitant ainsi les contraintes et les complications de la chirurgie. Le premier congrès de la Société Marocaine des Maladies Vasculaires a choisi de parler de trois thèmes essentiels. Pour la pathologie des veines, il s'agit des nouveaux anticoagulants qui seront probablement commercialisés au Maroc dans un an, afin de préparer les praticiens à les utiliser. Ce thème sera abordé par le Pr Samama, un éminant spécialiste international du sujet. Ce congrès abordera également les moyens d'éviter la survenue d'une phlébite et/ou d'une embolie pulmonaire en milieu hospitalier. Avec la collaboration de plusieurs médecins, et sous l'impulsion des structures administratives hospitalières, un plan de lutte contre la maladie thombotique veineuse est mis en place à l'hôpital Ibn Sina, qui sera présenté lors de ce congrès. Il faut savoir que l'embolie pulmonaire est la deuxième cause de mortalité maternelle au Maroc, relève Pr. Tazi. Un plan de lutte contre cette maladie chez la femme enceinte sera développé par le ministère de la santé. Pour le versant artériel, deux volets seront abordés. L'artérite des membres qui est le reflet de la diffusion de l'athérosclérose dans l'organisme et un des principaux facteurs de risque de cette artérite qu'est le tabac. D'imminents intervenants animeront les travaux de ce premier congrès national sur les maladies vasculaires, Pr JP Laroche, Vice-Président du Collège Français de Pathologie Vasculaire et le Pr P. Cacoub, professeur de médecine interne à l'hôpital Pitié-Salpetrière. Autre thème développé, l'accident vasculaire cérébral, affection très fréquente et très handicapante qui bénéficie actuellement de plusieurs avancées dans le traitement. Ce traitement vise à désobstruer à l'aide de médicaments puissants une artère thrombosée dans le cerveau. Il doit être donné très rapidement dans une structure d'accueil très élaborée dite «stroke center». Plusieurs structures mettent en place actuellement ces «stroke centers». Le premier congrès national sur les maladies vasculaires sera l'occasion pour partager l'expérience des équipes des CHU de Fès et de Rabat.