Depuis combien de temps je n'ai pas mis les pieds dans un stade ou un terrain de jeux ? Je ne m'en souviens pas exactement mais je crois très longtemps ! Non que je ne sois pas une amoureuse du sport, au contraire je suis une sportive et une fanatique de foot et des jeux collectifs en général, mais parce que la situation était telle dans ces espaces que mes congénères les fuyaient et les évitaient étant donné la mentalité peu favorable aux femmes qui y régnait et les agressions de toutes sortes qui y sévissaient. Les années passant et convaincue que les choses ont changé, que les mentalités ont évolué et que le sport est devenu un « champ sain pour un citoyen et une citoyenne sains » …je décidai samedi 22 janvier de renouer avec mon sport aimé le basket-ball en allant assister au match opposant le RCA au MAS comptant pour le championnat national et se déroulant dans la salle couverte du complexe sportif Mohammed V à Casablanca. Contente de pouvoir retrouver les émotions fortes de jadis et de replonger dans les plaisirs procurés par un tel spectacle, je me dirigeai donc enthousiaste vers la tribune. Or, une fois arrivée, mon ardeur ne tarda pas à se dissiper et mes émotions à s'éteindre. D'abord, les deux équipes évoluaient devant une salle presque vide si l'on prend en considération la taille de la rencontre, le poids des deux équipes dans l'échiquier national, sans oublier la date qui coïncidait avec les vacances scolaires. Vient, ensuite, la qualité du jeu. J'espérais pouvoir jouir d'une belle partie et d'un jeu de très bonne qualité vu le gabarit des deux équipes. Il n'en était rien ! Exception faite du résultat qui a dû satisfaire l'équipe hôte -RCA- qui a remporté le match sur le score de 85-75, le jeu n'était pas à la hauteur et beaucoup de travail reste à faire. J'arrive à présent aux choses plus critiques, parmi la poignée de spectateurs qui suivait la partie, un homme, apparemment fanatique de l'équipe aux couleurs jaune et noir, le MAS, n'en cessait de crier, hurler, pester sans respect pour le public. Il faisait le va-et-vient de la tribune au terrain et du terrain à la tribune. Tantôt il se prenait à l'arbitre, tantôt il s'adressait aux spectateurs proférant insultes et grossièretés, allant même jusqu'à sommer les supporters de l'équipe adverse de ne pas soutenir le RCA ou de changer de place. Cerise sur le gâteau, il était accompagné de deux enfants qui l'observaient plus qu'ils ne regardaient le jeu. C'était l'un des responsables du Comité du MAS et de la Fédération Royale Marocaine de Basket Ball (pour ne pas citer son nom !) A côté, toujours dans la tribune, un autre spectateur se faisait un plaisir immense en tirant sur sa cigarette peu soucieux de m'enfumer et balançant la loi interdisant de fumer dans un lieu public sportif de surcroit. Déçue et songeuse, je quittai les lieux en dépit du fait qu'une seconde partie s'annonçait entre le WAC et le CHA. Je quittai cette ambiance fétide et désolante avec la ferme décision de ne plus y revenir. Comment se fait-il qu'après quasiment 30 ans de développement au Maroc, les choses n'aient pas évolué d'un pouce au niveau des mentalités ? Comment se fait-il que malgré tous les efforts consentis par le MJS, la société civile, les gens se comportent encore de nos jours avec autant de manque de respect et de civisme ? Comment peut-on confier la gestion d'un club ou d'une fédération à une personne aussi inconsciente de son rôle et aussi mal placée pour donner l'exemple ? S'il l'on veut réellement assurer l'essor du sport chez nous, il s'avère urgent et même primordial de combattre un comportement aussi déplorable afin de réaliser la devise : « Un corps sain dans un esprit sain ».