Le 5ème round des pourparlers informels sur le Sahara, ouvert samedi à Manhasset (près de New York), à l'invitation de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, M. Christopher Ross, a pris fin dimanche après-midi (21H00 GMT). Ce nouveau round, tenu à huis clos, à l'instar des rendez-vous précédents, en présence de représentants du Maroc, de l'Algérie, de la Mauritanie et du Polisario, a été sanctionné par une déclaration de M. Ross à la presse. L'Envoyé personnel du Secrétaire général a ainsi annoncé que les parties vont se retrouver en mars prochain pour développer «des idées concrètes». Lors de la rencontre qui vient de s'achever, les parties présentes ont «présenté et discuté de façon préliminaire des idées concrètes qui seront développées» lors de la prochaine session programmée pour le mois de mars, a-t-il dit au cours d'une conférence de presse. Les parties ont décidé, par ailleurs, de rencontrer, début février, le bureau du Haut commissaire pour les réfugiés (HCR), à Genève, en vue «d'avancer vers le lancement des visites familiales par voie terrestre» entre Laâyoune et les camps de Tindouf, a ajouté M. Ross, signalant que les parties se sont félicitées de la reprise récemment de cette opération par voie aérienne. Ce cinquième round de pourparlers informels s'est déroulé dans une atmosphère «d'engagement sérieux, de franchise et de respect mutuel», mais «chaque partie a continué à rejeter la proposition de l'autre comme base unique des négociations à venir», a constaté M. Ross. Quant au volet humanitaire, les quatre délégations présentes (Maroc, Algérie, Polisario et Mauritanie), ont prévu de rencontrer le Bureau du Haut Commissaire pour les refugiés à Genève, début février, afin de «passer en revue dans sa totalité la mise en œuvre du Plan d'action pour les mesures de confiance et d'avancer vers le lancement des visites par voie terrestre», a-t-il précisé. Les parties se sont félicitées auparavant de la reprise des visites familiales par voie aérienne, le 7 janvier dernier. M. Ross a rappelé que les parties se sont engagées, depuis le 3 ème round tenu en novembre 2010 à Manhasset, dans des discussions «approfondies sur des approches innovantes afin de construire une nouvelle dynamique dans ce processus, sur la base de rencontres régulières». La délégation marocaine à ces pourparlers comprenait MM. Taib Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Mohamed Yassine Mansouri, Directeur général des Etudes et de la documentation (DGED) et Maouelainin Ben Khalihanna Maouelainin, Secrétaire général du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes (CORCAS). M. Fassi Fihri : Les Nations Unies et la Communauté internationale soulignent, de jour en jour, le caractère sérieux de la proposition marocaine d'autonomie Le Maroc a présenté plusieurs idées concrètes pour accélérer le rythme des négociations sur le Sahara et réaffirmé sa disponibilité à trouver une solution politique à ce différend régional, sur la base de son plan d'autonomie, a affirmé dimanche le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taib Fassi Fihri, à l'issue du 5ème round des pourparlers informels Ces idées concrètes «concernent le processus de négociations en cours et non pas la solution politique», a précisé le ministre lors d'une conférence de presse, soulignant que l'expérience des Nations Unies a «montré que quand des parties n'arrivent pas à progresser, elles ont recours à des approches innovantes» pour accélérer et faciliter les négociations. Dans ce sens, la délégation marocaine a proposé des idées «innovantes pour travailler sur des sujets bien précis, facteurs d'accélération de la négociation», a-t-il dit. Il a ainsi évoqué l'idée de diversifier la mission de l'Envoyé personnel du Secrétaire général de lONU pour le Sahara, d'élargir la participation aux négociations, notamment aux représentants de la population des provinces sahariennes et d'examiner l'état réel des ressources naturelles de la région et la manière positive dont elle sont exploitées au profit des populations locales, a-t-il ajouté. Ces nouvelles idées et propositions visent à «faciliter et à accélérer les négociations», a assuré M. Fassi Fihri, soulignant qu'»elles concernent les conditions de la négociation, l'approche et les responsabilités de l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara qui ne devraient pas se limiter uniquement aux rounds de pourparlers, mais recourir à d'autres voies diplomatiques, rencontres, visites, élargir la composition des délégations à toute partie intéressée notamment aux experts pour réaliser des progrès». Le Maroc propose ainsi d'»élargir la composition des délégations officielles par l'introduction de représentants de la population sahraouie afin qu'ils puissent exprimer leur volonté et faire part de leur position au sujet de l'?initiative marocaine d'autonomie qui est le résultat», a-t-il rappelé, de «larges concertations avec les chioukhs de la région et les représentants des habitants de ce territoire». M. Fassi Fihri a formé le voeu que le prochain round de discussions informelles permettra aux parties d'arrêter un plan d'action pour la suite de ces négociations et les points sur lesquels seront axés les futurs pourparlers. «Il serait tout à fait possible que le prochain round aboutisse à un échéancier définissant les différents aspects à débattre à l'avenir», a-t-il dit en réponse aux questions des journalistes. Le ministre a souhaité que «les propositions de la délégation marocaine à ces pourparlers soient mises à contribution lors des prochaines étapes afin de sortir de la situation de blocage». M. Fassi Fihri a réitéré «la disponibilité du Maroc à trouver une solution à ce différend régional sur la base de la légitimité de la présence du Maroc dans son Sahara et de la proposition d'autonomie comme solution de compromis et de réalisme qui sont les deux vertus cardinales» de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU.