L'Internet, arme de combat sous les années de plomb sous le règne du mari de la coiffora, continue à servir un large public avide d'en savoir toujours un peu plus. En attendant une presse de la renaissance, des citoyens du monde s'informent sur un pays mobilisé, prêt à en découdre avec un ancien système qui a bafoué la Constitution et la décision de l'Assemblée Nationale de la Constituante du 25 juillet 1957, 26 doulhija 1376. En censurant les internautes, Ben Ali à qui on a confisqué à Djeddah son portable – il ne peut plus appeler ses copains prestigieux – avait fait une grosse erreur. Il s'était trompé d'époque. Ce qui a provoqué sa chute. Comme l'a dit un Tunisois : « On s'en fout du pain, ce qui compte c'est le liberté ». Tout est dit. stop. Avant la fuite du président qui a signé sa propre démission, il y avait peu de commentateurs courageux qui voyaient juste. Beaucoup de voix autorisées dans différentes sphères ont tout mélangé en qualifiant les révoltés d'irhabiyènes, c'est à dire de terroristes, reprenant une expression du président parano qui a toujours eu peur de son ombre, malgré ses airs de conquistador qui a volé le pays de oulad ennas. Maintenant, on pourra écrire un livre sur ce militaire, qui ne fait pas honneur à l'armée et qui aurait mieux fait de rester à Rabat au poste d'attaché militaire, que de briguer un poste qui ne lui a pas porté bonheur. Quand il se faisait offrir la harira au Ramadan par la famille Temsamani à la rue Charcot au quartier des Orangers à Rabat, où il vivait pépère. Quand il venait souvent voir un ami au Souk Tahti au fin fond de la rue des Consuls. Pauvre Ben qui a voulu gravir vite les échelons et qui a fini par être rattrapé par un horrible hameçon à force de pêcher avant de se réfugier sur la terre sainte qui ne pardonne pas aux espèces de son genre. stop. Les citoyens du monde regardent tous les programmes TV de Tunisie. De Nesma, enfin libre, à Hannibal qui - mine de rien - a maintenant des choses à dire. Le ton a changé sur toutes les chaînes même sur RTT qui n'a plus besoin de faire la tétée pour plaire au ministère de l'Intérieur de l'avenue Habib Bourguiba. Quant aux Tunisiens de Rabat qui sont nombreux, dont notre ami Ayad qui écrit un peu, avant la fuite précipitée du raïs Kechkach, comme disaient les vieux mdinis, ils n'ont pas osé venir prendre des nouvelles à l'ambassade de leur pays à côté de l'ex-place Patton qui domine la vallée de Akkrach. La peur au ventre, certains se sont contentés de voir de loin la cinquantaine de personnes venues soutenir les Tunisiens en colère. Une mini manif qui a facilité la tâche de Zerrad, le préfet adjoint qui n'a pas donné l'ordre pour qu'on emploie la manière forte. La cinquantaine de personnes venues braver l'interdiction du wali, se sont dispersées après un sit-in d'une trentaine de minutes. stop. C'est Wassila Bourguiba, qui va applaudir du fond de sa tombe, elle qui ne pouvait pas piffer. Wassila Bourguiba née Ben Amar, une amie du Maroc, avait tout fait pour éviter l'ascension de ce prétentieux qui avec sa coiffora dont la garde robe dépasse celle de Madame Marros, madame Norièga et autre Duvalier et autre épouse tonton macoute, ont empêché la Tunisie de respirer durant des années. Il suffit de voir le retour de la diaspora exilée à cause d'un dictateur qui ne sera jamais un miraculé d'un naufrage dans lequel il s'est plongé. Vive la Tunisie libre et que les miliciens du déchu qui rappellent une époque sinistre dégagent à leur tour. stop. Après la nuit noire à Tunis, le premier message de la MAP - qui rejoint la TAP avec son indifférence glaciale – sur le portable : « Nuages bas et brumes tôt la matinée ». Matinée bien gratinée… stop. Le fils de Sidi Allal Skirda, résistant populaire aussi courageux que Zerktouni, que Jean Moulin, vient de perdre son billard près du collège Lalla Kenza où, pourtant, il n'y a aucune nana qui vient jouer. Comment peut-on priver le fils d'un résistant qui n'a que cette salle de billard qui l'aide à élever sa petite fille et à survivre avec sa femme avec des recettes déjà maigres ? Ilias, le fils de Sidi Allal, une gloire de la ville, ne sait plus à qui s'adresser. C'est certainement pas le Haut Commissariat aux anciens combattants qui va demander la réouverture d'un petit billard, mais la wilaya, qui fait des miracles… peut faire ce geste. stop. Point Chaud, le café pâtisserie qui animait le quartier à côté de la libraire papeterie Horizon, point de rencontre des lettres et des dévoreurs de journaux, n'est plus qu'un point tiède. Depuis qu'on interdit au gérant d'installer 2 petites tables, avec 2 chaises ! Le caïd de Hassane, qui porte parfois l'uniforme makhzanien comme un élève de Polytechnique un jour de cérémonie, devrait laisser tranquille les petits commerçants qui ont du mal à joindre les deux bouts. Hexagone. Sapristi ! Ruquier qui est regardé par des ministres et des sinistres – il le sait – que des va nu pied – il le sait aussi - s'est montré solidaire avec Eric la grenouille, traîné devant la justice pour racisme. On savait que « qui s'assemblent se ressemblent », mais là il s'agit d'une chaîne du service public et ça choque. Ce même service public qui ridiculise la République en donnant la parole à Lepen, le raciste sans peine, et qui veut nous faire croire que la Marine a mis de l'eau dans son pinard. La conasse, qui trempe dans la vinasse, voit de la charcuterie halal partout. stop. Michel Drucker, traîné dans la boue à force de jouer le gendre idéal qui n'a pas séduit la reine de l'Oréal et le beau-fils inoffensif depuis 40 ans – il a même raconté qu'il a fait mai 68 ! parbleu – vient d'être condamné, pour un livre qu'il n'a même pas écrit, à payer à Calixthe Balaya - qui n'est pas une lumière – 40.000 euros €. Après le Patrick d'Armoire, dirait Georges Marchais, qui lui aussi a été condamné cette fois pour plagiat. Canal Plus avait raison d'en faire une marionnette nationale… stop. Bravo à « France 24 » et au « Monde » qui s'est distingué ces derniers jours et qui avait été interdit par Ben Ali moul bali… stop.