Le bon vieux concierge d'antan ne court plus les rues. A moins qu'il ne soit vieux et se contente de son rôle initial et légendaire. Aujourd'hui, avec 2, 3 et 4 enfants, le harris, un mot employé à tort et qui ne convient pas, est au four et au moulin. Pour arrondir ses fins de mois et nourrir ses gosses, il court de la poste à la Mokatâa en passant par l'agence de paiement de la Rédal ou le marché central où il va acheter du poisson pour madame et la nourriture des perruches de monsieur. A tel point que l'on trouve rarement sur place cet esclave des temps modernes. Mais il y a un bémol dans ce parcours du combattant, c'est qu'il y a des concierges prêts à déposer des cierges à Sidi Larbi Ben Sayeh s'ils savent qu'ils auront la pièce trébuchante ou les billets bien alignés à la fin du mois. Car il y a des habitants de l'immeuble qui le paient mensuellement, en plus des frais de la conciergerie payés au syndic. Enfin, il y a des besogneux qui ne bougent pas pour des prunes. Leurs mouvements sont comptés et réglés comme du papier musique. stop. Qu'il est bien loin le temps où les journaux dans les deux langues – ceux qui ont la langue fourchue comme ceux dont la langue est pendue - descendaient en flammes notre chère télévision du temps de Maâninou et des manitous de la rue El Brihi. On ne trouvait rien de plus enivrant que de tartiner des coins de page sans modération. Aujourd'hui, avec la multiplicité des chaînes, la télévision est devenue « fraja », spectacle, centre d'intérêt culturel immense dont on ne se lasse pas. Avec « Escales », « Encyclopédias » et autres chaînes du savoir, certains oublient les deux chaînes qui sévissent dans le pays. stop. L'écrivain Prix Goncourt qui pend les légendes haut et court pour le plaisir de lectorat qui date du protectorat, n'est pas content du président Nicolas Sarkozy. Alors qu'il ne défend ni les sans papiers, combat respectable, ni les expulsés, nés en Europe, il ne défend pas non plus les Roms où l'on trouve côte à côte Jane Birkin qui s'est déjà cassée les reins dans une pétition pétillante ou Emanuelle Béart qui ne doit pas beaucoup à son géniteur. Tahar Benjelloun – et c'est là la révélation qui fait tilt – s'est adressé à Sarkozy en lui rappelant que depuis sa déclaration de Grenoble sur la possibilité de déchoir de la nationalité française une personne qui aurait commis un délit grave, il sentait que sa nationalité française est quelque peu menacée, en tout cas fragilisée… Tahar Benjelloun a donc la nationalité de Rousseau, Genet et Tocqueville ! On le savait déjà mais c'est la première fois que l'auteur de «L'homme rompu » en parle au grand jour. Alors que dans tout le Maghreb, pour ne parler que de lui, des hauts fonctionnaires, des stars des médias et autres figures de l'immédiat, des gradés et des dégradés, cachent leur document de voyage comme les gens du voyage qui ne savent plus sur quel pied jouer la carmagnole… stop. Le musée de Dar Belghazi sur la route de Bouknadel, une fierté de la région – il fallait du flair et de l'audace pour ouvrir un musée dans un patelin dépourvu de tout équipement socio-culturel – devrait inciter les Doukkala-Abda, le Saïss ou Massa à suivre l'exemple. Déjà qu'il y a des articles du patrimoine local qui disparaissent dans une indifférence glaciale. L'expérience de Si Belghazi, qui a accumulé une collection fabuleuse d'objets rares et précieux, a commencé par quelques articles avant de constituer un vrai musée. Que les bonnes volontés ouvrent le bal et les objets de collection viendront d'eux-mêmes. Des donateurs seront au rendez-vous quand ils comprendront qu'il s'agit d'une œuvre utile. stop. Le patrimoine n'est plus un fardeau à accepter inexorablement même s'il provoque l'indésirable, la pollution et les dégâts qui s'en suivent. La ville de Fès va déplacer ses artisans pollueurs. Quelque 250 potiers de Aïn Nokbi (ancienne médina de Fès) seront transférés prochainement au futur village artisanal Benjellik, et ce, en vue de lutter contre la pollution atmosphérique générée notamment par le secteur artisanal de poterie. Le projet de création de ce village (27 ha), dont le coût global s'élève à 33 millions de dh, s'inscrit dans le cadre du programme de transfert des activités polluantes en dehors du périmètre urbain de la ville de Fès, a affirmé le délégué régional de l'Artisanat, Abderrahim Belkheyat. A Rabat, on n'a rien déplacé. Dar D'bagh est morte, une morte lente. Au fur et à mesure, des artisans ont fui les dernières tanneries de la ville. Bab Rahba et ses alentours n'ont pas été réaménagés comme il se doit. Alors qu'au-bas de l'escalier qui mène à l'oued, on a déboursé des milliards. stop. Des citoyens regrettent le départ précipité - à la retraite ? - du chef du 1er District de police de Rabat. Voilà un homme intègre qui avait nettoyé des quartiers chauds sans utiliser ni karcher ni bâtons pour calmer la zone dite chaude. Une méthode qui a donné des résultats. Si Driss, un fonctionnaire intègre qui maîtrise la situation, devrait revoir le cas de Chentoufi qui n'est pas encore à la retraite administrativement. stop. La nuit des Galeries s'annonce sous de bonnes étoiles. Marsam affiche Binebine sans Bellamine, Fatima Hassan, Miloudi, Sadok et Meryème Méziane. Galerie Altamina à l'angle de l'avenue de France et rue Jabal Tazakka, Mansouri dont Eric Destobbeleire, le père du prof inoubliable, a parlé avec justesse, Aïcha Ahardane que tout le monde attend avec impatience et bien d'autres révélations. Vernissage à 18h30 ce vendredi 24 septembre. stop.