Victime de violences systématiques et de séquestration de la part de sa «patronne», dans l'indifférence (complicité ?) du mari, devant les deux enfants du couple, la gamine, Fatima R. enfant de 12 ans, s'était évadée pour se retrouver entre les mains des habitants qui l'ont confiée à la Police Judiciaire dans un état qui a soulevé l'indignation de tous (cf L'Opinion du 16 août 2010). La petite Fatima travaillait, depuis plus d'un an, dans le domicile de S. K. et son mari, N. A., à derb Chorfa à Casablanca, contre un «salaire» de 500 DH par mois. Pendant toute cette période, elle a été victime de traitement violent engendrant des lésions traumatiques étendues à tout le corps y compris l'appareil génital, d'ecchymoses et d'abrasions cutanées. Sa «patronne» poursuivie pour séquestration et coups et blessures a comparu devant le tribunal d'Aïn Sebaâ, en état d'arrestation, le mercredi 18 août 2010. La poursuite se base sur les articles 401 à 411 du code pénal qui soutiennent la responsabilité de l'accusée quant aux maltraitances sur un mineur sous sa garde. Les personnes présentes dans l'enceinte du tribunal ont constaté la frayeur du père de la victime qui semble faire l'objet de pressions d'un groupe d'individus, chose que l'association INSAF, qui s'est constitué partie civile dans cette affaire, dit condamner avec véhémence. L'Association INSAF, qui plaide pour la mise en oeuvre de textes spécifiques de protection des filles mineures exploitées dans le travail domestique et qui s'est portée partie civile sur cette nouvelle affaire de violence contre l'enfant, en appelle au soutien de tous les acteurs institutionnels et associatifs et à tous les citoyens épris de justice sociale. Par ailleurs, tout en confirmant son total engagement dans les actions du Collectif associatif pour «L'éradication du travail des petites bonnes», l'Association INSAF profite de cette nouvelle affaire pour rappeler ses attentes auprès : 1. Gouvernement marocain pour instaurer un cadre juridique qui pénalise et sanctionne sévèrement le travail domestique des petites filles et qui les protège contre cette pratique inhumaine 2. Corps élus pour user de leurs prérogatives pour faire avancer les projets de textes en instance d'examen en leur donnant un contenu en cohérence avec les engagements internationaux de notre pays. 3. Citoyennes et citoyens de notre pays pour briser le silence sur la problématique des petites filles exploitées dans le travail domestique et sur les abus dont elles sont victimes. 4. Médias pour contribuer efficacement et durablement à la sensibilisation des citoyens et à la dénonciation des abus constatés. 5. Associations et organismes non gouvernementaux pour soutenir l'affaire de cette enfant et contribuer à la protection des enfants contre l'exploitation au travail conformément aux Conventions internationales signées par le Maroc. La prochaine audience a été fixée au mercredi 25 août.