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PEINTURE
Jamila Iloughmane, une autodidacte qui s'affirme
Publié dans L'opinion le 14 - 05 - 2010

L'artiste peintre Jamila Iloughmane vient d'exposer récemment ses dernières œuvres de peinture à la médiathèque de Meknès. Cette artiste, native de Marrakech, est informaticienne de formation. En effet, après des études primaires et secondaires au Maroc, notre artiste peintre se rendit à Toulouse, en France, pour y décrocher, après quelques années d'études, un diplôme d'informatique. Mais, comme dit l'adage arabe, les vents ne soufflent pas au gré des voiliers, la vie de Jamila allait prendre un tournant, plutôt insolite, après son retour au pays. Elle parvint d'abord à s'octroyer un poste dans l'administration marocaine, poste qu'elle ne tarda pas à abandonner pour s'adonner corps et âme à la peinture, sa passion et sa raison d'être, et entamer ainsi une carrière artistique professionnelle, elle, qui ne cesse de s'enorgueillir d'être autodidacte dans le métier. Cela ne l'empêchera pas de remettre cent fois sur le métier son ouvrage en quête d'un niveau qui la mettrait au rang des chevronnés du pinceau et ce, malgré maintes difficultés et entraves, n'ayant aucune arme contre l'hostilité de ses détracteurs si ce n'est une volonté de fer et un soutien inconditionnel d'un mari artiste qui tient une galerie de peinture dans la cité ismaïlienne.
Ses premières toiles sont de genre figuratif représentant des scènes de la vie quotidienne au Maroc qui renvoient aux us et coutumes ancestraux, ainsi que des paysages et des natures mortes. Après quelques expositions par-ci, quelques rencontres par-là, notre artiste arriva à s'affermir et à se faire un style pictural personnel. Elle passa du figuratif à l'abstrait dans le seul dessein d'agrandir le champ de son imagination et par là même de sa création. Ainsi l'artiste peintre Jamila Iloughmane parvint à se faire un nom à telle enseigne qu'elle sera sollicitée hors du Maroc ; une fois à Sétif en Algérie, et une autre fois à l'Île de Ré, en France. A Sétif, du 8 au 11 mai 2009, notre artiste peintre représentait le Maroc à l'occasion de la rencontre maghrébine des arts plastiques organisée sous le haut patronage du président de la république algérienne. Cette occasion permit à Jamila d'échanger idées et expériences avec des artistes venus des 14 wilayas d'Algérie, des autres pays du Maghreb ainsi qu'avec des peintres venus de France et des Pays-Bas. Cette opportunité fut une chance inestimable, offerte à notre artiste pour découvrir d'autres horizons au niveau de l'art pictural et de se faire une image qu'elle compara avec ses compétences et ses prédispositions, une image combien fructueuse, des tendances de la peinture chez nos voisins. Sa participation à l'Île Ré, (juillet, août, septembre 2009) ne manqua pas d'intérêt. C'était une occasion pour notre artiste, à l'occasion d'une exposition de produits artisanaux marocains, de faire connaître son style pictural dans cette région de France.
Sous l'impulsion de l'inspiration, qui de temps à autre, hante notre artiste, celle-ci se trouve soudain devant son chevalet sans aucune planification préalable. Une fois le premier jet du pinceau sur la toile, Jamila a bel et bien arrêté son sujet. Il est d'ores et déjà mémorisé ; il est devenu, en quelque sorte partie intégrante d'elle-même, autrement dit sa progéniture qu'il faut à chaque fois caresser, soigner, amadouer.. Il faut à chaque fois, comme pour flatter cet être cher, ajouter une touche, une couleur, une nuance en vue d'accéder progressivement à l'harmonisation parfaite de l'œuvre.
La création de Jamila Iloughmane est fondée sur trois volets. Le premier repose sur les couleurs. Ainsi dans chaque tableau il y a une couleur qui domine, une couleur travaillée à l'aide d'un dégradé, lequel met en relief l'ombre et la lumière dans la toile. Cela est ostensible avec les variantes du vert, celles du jaune ou encore du rouge. Le deuxième volet est basé sur les thèmes : les tableaux exposés évoquent les préoccupations quotidiennes de nous tous ; qu'elles soient politiques, culturelles ou sociales. C'est le cas des pièces : Equilibre, Soleil de la vie ou encore Carré magique. Le travail des formes constitue le troisième volet sur lequel s'appuie la création de notre artiste. En effet, si les formes ne sont pas expressément apparentes dans quelques toiles, elles émergent en filigrane ou sont facilement suggérées grâce à un procédé bien maîtrisé qui use de maints motifs enfouis dans un arrière plan. C'est pourquoi l'on peut remarquer dans les œuvres de Jamila Iloughmane la présence de silhouettes de femmes, d'instruments de musique ou d'objets de culte à côté de formes purement et simplement géométriques. L'assemblage habile des motifs, l'agencement des formes, le choix et la maîtrise des couleurs, tous ces ingrédients font des toiles de Jamila quelque chose de beau, une matière qui capte de par ses interpellations et les sensations fantastiques qu'elle offre aux visiteurs. C'est un langage où se mêlent, en mutualisme, abstrait et figuratif grâce à un jeu de motifs et de couleurs riche en notions et en symboles. C'est pourquoi, en examinant minutieusement les œuvres du peintre, nous avons l'impression d'être devant un figuratif dissimulé ou une abstraction partielle.
*Docteur ès lettres, professeur à l'Ecole Nationale d'Administration


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