Dans les bras de sa mère en tribune, ou porté en triomphe par ses coéquipiers, Marouane Chamakh, les yeux humides, a vécu samedi soir un moment « très particulier Au moment de monter en tribune pour embrasser sa mère, submergé par l'émotion, il n'a pu retenir ses larmes. Après huit ans passés aux Girondins, Marouane Chamakh, enfant du club et chouchou des supporters, a fait ses adieux à Chaban-Delmas, après un dernier succès chez lui contre Sochaux (2-0) : « Je voulais essayer de me retenir mais le naturel a fini par prendre le dessus, surtout quand je suis allé voir ma mère à la fin. Je savais que ça allait me faire bizarre, ça m'a beaucoup touché. » « Thank you Chamakh » « J'ai essayé de faire en sorte de ne pas craquer, a-t-il poursuivi, mais ça s'est révélé impossible. Que ce soit face aux Ultras, les supporters, ma famille et mes amis d'enfance qui sont arrivés de loin… » Toute la soirée, un vibrant hommage lui a été rendu. Comment ne pas fondre devant tant de témoignages d'affection, à commencer par les nombreux messages déployés sur des banderoles, de « Marouane, tu nous as fait rêver, à bientôt » à « Thank you Chamakh ». Sur les grands écrans du stade, les déclarations d'amour envoyées par SMS se sont enchaînées. A l'annonce des compositions avant le match, son nom a été scandé, puis à nouveau à la fin, au moment de saluer le virage sud, porté en triomphe par ses coéquipiers, sans parler de l'ovation reçue des 28 000 spectateurs de Chaban-Delmas, tous debout pour saluer sa sortie (remplacé par David Bellion à la 71e). « J'ai vécu ce match bizarrement, raconte l'attaquant. Quand je n'étais pas concerné par le jeu, j'étais dans mes pensées. Je me disais que c'était peut-être ma dernière action, peut-être mon dernier but si j'avais été amené à marquer, peut-être mon dernier ballon. Il n'était pas spécialement prévu que je sorte avant la fin, mais je m'en doutais un peu. Cet hommage m'a fait chaud au cœur. Là, c'était vraiment un adieu, donc c'était vraiment très particulier. » « Je ne les oublierai jamais » De son arrivée au centre de formation, jusqu'au titre de champion de France l'an dernier, ou un quart de finale de Ligue des champions cette saison, que de chemin parcouru pour le Marocain originaire d'Aiguillon. Et que de souvenirs. « Il y a eu des hauts et des bas sur le plan collectif, mais personnellement, je me suis toujours senti soutenu. Pendant huit saisons, surtout avec ce public auquel je suis forcément très attaché, ça n'a été que du plaisir. » Un plaisir qu'il n'a pas boudé au moment tant redouté de dire au revoir. Le futur Gunner a offert deux tours d'honneur dans un stade resté comble. Le premier accompagné de ses coéquipiers, « parce que c'était le dernier match à Chaban », le second, seul, drapé dans un drapeau marocain, une écharpe des Girondins autour du cou. Enclin à savourer avant de mettre fin à son histoire bordelaise, Marouane en a profité pour crier ses remerciements aux supporters. « Je leur ai dit que je ne les oublierai jamais, qu'ils resteraient quoi qu'il arrive toujours dans mon cœur. J'étais très attaché à leur passer ce message », avant qu'une nouvelle page ne s'écrive à Arsenal. « Avec son départ, la tristesse nous envahit, ne cache pas Marc Planus, qui l'aura côtoyé pendant presque dix ans. C'est un joueur exemplaire. Il n'a jamais triché, que ce soit contre le Bayern Munich en Ligue des champions ou contre Bayonne en Coupe de France. J'ai joué avec des grands joueurs, comme Pauleta ou Christophe Dugarry. Maintenant, je pourrai aussi dire que j'ai joué avec Marouane Chamakh. Et je lui souhaite bonne chance. » Bordeaux aussi.