Des milliers de manifestants se sont rassemblés samedi dans diverses villes de Russie, pour protester contre la politique économique du gouvernement et réclamer davantage de libertés politiques. Ce "jour de colère", comme l'a baptisé l'opposition, a rassemblé notamment 1.000 personnes à Saint-Pétersbourg, 1.500 à Vladivostok, plusieurs milliers dans l'enclave de Kaliningrad (3.000 selon la police, 5.000 selon les organisateurs). De nombreux participants demandaient la démission du Premier ministre Vladimir Poutine. "L'équipe de Poutine doit démissionner", pouvait-on lire sur des pancartes à Saint-Pétersbourg. "Le gouvernement doit démissionner", scandaient les manifestants à Kaliningrad, qui défilaient bien que les leaders de l'opposition aient un peu plus tôt décidé d'annuler le rassemblement. Des manifestations étaient prévues dans d'autres villes du pays. A Moscou, les forces de l'ordre ont empêché le rassemblement et interpellé 70 personnes car la manifestation n'était pas autorisée, selon un porte-parole de la police. L'opposition considère qu'elle n'a pas besoin de demander une autorisation car la Constitution russe garantit le droit d'assemblée. "Rien ne changera tant que Poutine restera à la barre", a commenté lors de la manifestation à Saint-Pétersbourg Olga Kournosova du Front civique uni regroupant plusieurs partis et mouvements d'opposition. D'autres manifestants ont souligné les difficultés de la vie quotidienne, dénonçant l'augmentation des tarifs du gaz et de l'électricité. Elena Balikina est venue protester contre la bureaucratie et la corruption, à l'origine selon elle de la fermeture de son entreprise. "C'est impossible de monter de petites entreprises dans ce pays. Il les écrasent de taxes et d'inspections. Et à chaque étape, vous devez verser des pots-de-vin", accuse cette femme de 58 ans.