Pour la 6ème édition fêtant la francophonie et qui coïncide avec le 40ème anniversaire de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), l'évènement se veut plus représentatif via trois semaines de manifestations culturelles au niveau des Instituts français, des établissements scolaires et six universités de différents pays du Maroc. Le trait d'union est la langue française, outil de langage et de communication de 200 millions de locuteurs dans le monde, rassemblant 70 Etats membres dans les cinq continents dont la plupart se trouve en dehors de l'Union Européenne. Cette action ne se fait pas contre les autres langues. C'est un combat pour la diversité linguistique et avec la mondialisation, les jeunes devraient actuellement maitriser toutes les langues. L'OIF, plate-forme de dialogue, de partage, d'échange et de promotion de la langue française a pour lignes d'action la paix, la démocratie, les droits de l'homme, l'éducation, l'information, le développement durable Tous les deux ans a lieu un sommet dans les pays membres, le choix, cette année est pour la Suisse, les 23 et 24 octobre 2010. Cet évènement culturel a mobilisé l'Association Marocaine des Enseignants du Français (AMEF), réunit les représentations diplomatiques des pays et institutions francophones dont le Canada, la France, la Roumanie, la Suisse et la Délégation de Wallonie-Bruxelles et est soutenu par le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération et par le Ministère de l'Education nationale du Royaume du Maroc. Ce festival de rencontres littéraires francophones itinérantes, qui prendra fin le 20 mars, sillonnera dix villes du Royaume, à savoir, Rabat, Casablanca, Fès, Meknès, Oujda, Kénitra, Larache, Tétouan, El Jadida et Essaouira et a pour thématique: voix de femmes, écrits de femmes. Outre la littérature, d'autres programmes sont organisés, cinéma, projections de films francophones, remise de prix d'un concours de vidéo, soirée de la chanson française, concert Souvenirs des Carpates et un spectacle vocal: le Barber Shop Quartet. A travers ce type de rencontres, on permet la visibilité des femmes et des différents types d'écrits littéraires, lesquels sont des outils de changement des sociétés. L'écriture reflète la réalité quotidienne des femmes et constitue un moyen d'émancipation des femmes, acteurs de changement. A cet effet, nous avons rencontré la responsable de la manifestation «Le français dans tous ses états» ainsi que des écrivaines, nouvellistes et poètes européennes, venues dans ce cadre, présenter leurs œuvres et débattre des sujets d'actualité littéraire. Pour Mme Muriel Augry, également Attachée de coopération à l'Institut français de Rabat, cette manifestation itinérante organisée par le service culturel de l'ambassade de France en partenariat avec d'autres ambassades à Rabat a pour objectif de mettre la francophonie à la portée de tous. Le choix de la thématique s'est opéré, d'une part, dans le but de s'aligner à d'autres manifestations internationales honorant les femmes tel que «Le printemps du poète » , et d'autre part pour permettre aux voix féminines au Maroc et ailleurs de s'exprimer, de débattre des thèmes qui les intéressent, et de lutter contre les stéréotypes et les idées où l'on cantonne les femmes dans des types d'écritures spécifiques. La femme a investi tous les «champs» littéraires, du fait que «l'écriture est un acte spontané qui n'appartient ni spécifiquement aux hommes ni spécifiquement aux femmes. C'est un acte vital qui se matérialise». Et «il n'y a qu'une seule écriture et qui peut se décliner selon des sensibilités». Ezza Agha Malak, écrivaine libanaise biculturelle Ancien professeur de français, Azza est une écrivaine libanaise d'expression française, directeur de recherches universitaires, poète, nouvelliste, romancière et critique littéraire. Elle est également chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres du Gouvernement français et participe chaque année au Salon du Livre du Liban et de Paris. La langue d'expression est pour elle un atout de protection, car il est parfois choquant de s'exprimer dans sa langue maternelle dans certains types d'écrits critiques. Agha a déjà à son actif 22 livres dont 16 romans et recueils de poèmes et des écrits romanesques où elle dénonce la condition de la femme dans la société patriarcale. Le dernier ouvrage, c'est «Mariée à Paris, Répudiée à Beyrouth»2009, une histoire réelle. Elle y parle de la répudiation de la femme par l'homme, phénomène se manifestant aussi bien dans des milieux défavorisés qu'incultes. Parmi ses ouvrages, on peut citer «À quatre mains et à deux cœurs», «La dernière des croisés» Florence Giust-Desprairies Pluriculturelle de naissance, française de père italien, elle est professeur universitaire à Paris, en sciences sociales et présidente du Centre international de recherche, de formation et d'interventions psychologiques. Ses travaux de recherche ont permis d'ouvrir la voie à une psychologie sociale clinique de l'éducation et à une élaboration théorique originale du concept d'imaginaire collectif. Elle travaille sur l'imaginaire selon plusieurs dimensions psychologiques, une sorte de rencontre entre le psychique et le social. Il s'agit d'une expérience qu'elle fait évoluer en accompagnant les gens en difficulté ou vivant des situations sociales dérisoires. Dans ce cadre, elle a écrit plusieurs ouvrages: «La figure de l'autre», «L'imaginaire collectif», «Désir de penser». Pour cette édition le français dans tous ses états», elle participe avec sa collection de poèmes, une activité buissonnière, comme elle dit: «L'aube fragmentée», «Aux racines des combes» et «L'ombre bleue de l'argile». Pour ce dernier recueil, l'idée représente «ce qui sort de l'ombre par rapport à la consistance de l'argile», autrement dit, «trouver l'autre dans son énigmatique à lui-même et s'écouter dans son inquiétante étrangeté» (dans les cas de la clinique). Pour ce qui est de «L'aube fragmentée», elle y parle de l'exil, de l'émigration qui marque la personne intérieurement. Florina Ilis Docteur en philologie, cette écrivaine roumaine a obtenu le prix de l'Académie roumaine en 2007, le prix de l'Association des écrivains roumains en 2006 et le prix Romania literara en 2005 pour son dernier né: «Pour la croisade des enfants ». Ce livre qui a connu un vif succès, a été traduit du roumain. Ce best seller s'impose comme un témoignage poignant sur l'Histoire de la Roumanie. A travers ce livre, entre réalité et virtuel, qui retrace la vie roumaine contemporaine, politique et sociale, Florina se classe parmi les écrivains de haut niveau, qui se démarquent par leurs œuvres littéraires et marquent la littérature roumaine contemporaine. Elle a écrit 4 romans, des pièces théâtrales, des poèmes et un poème japonais, «Haiku et calligrammes»