Un sit-in a été organisé par des retraités et veuves de retraités de la Sûreté nationale au quartier Dar Lamane (Hay Mohammadi-Ain Sebaa) en protestation contre la procédure d'expulsion de leurs logements engagés contre eux par la Mutuelle des agents de la sûreté nationale (Société fraternelle, de secours mutuels et orphelinat du personnel des la sûreté nationale créée en 1919 et devenue mutuelle après promulgation du Dahir relatif aux mutuelles du 12-11-1963). Déjà des procédures d'expulsion sont engagées devant les tribunaux contre 37 familles. Le total des familles concernées atteint 186. Vivants depuis des décennies dans des appartements au quartier Dar Lamane, les habitants croyaient pourvoir vivre tranquillement dans leurs logements qu'ils occupent pratiquement depuis 1985. Alors qu'ils se croyaient propriétaires de leurs logements aujourd'hui on leur dit à leur immense surprise qu'ils ne sont que locataires de la mutuelle! L'un de représentants des habitants M.Miloud Ahmar président de l'association des retraités de la Sûreté nationale à Casablanca déclare en évoquant une réunion avec les fonctionnaires de la Sûreté bénéficiaires au début des années 80 : « On nous avait dit que nous deviendrions propriétaire de nos logement après 15 ans de prélèvements d'une mensualité directement perçue de nos salaires mensuels soit 375 Dh pour les petits appartements et 475 Dh pour les grands. Une fois cette mensualité prélevée à la source, et nous en avons des preuves, il ne nous restait à l'époque que 900 Dh de salaire pour faire vivre nos familles. Maintenant après une vingtaine d'années nous sommes surpris par cette procédure d'expulsion » D'après la même source les appartements appartenaient à la CGI et la Mutuelle n'a obtenu le titre de propriété que le 25-12-2008. Alors qu'ils rêvaient de devenir propriétaires de leurs logements les retraités se voient dire avec grande surprise qu'ils ne sont que des locataires de la mutuelle qui serait en droit de le mettre dehors. Pour aller où ? Selon son statut la dite mutuelle est appelée à faire du social et à soutenir retraités et veuves. Or elle prélevait des montants importants des salaires des fonctionnaires durant de longues années. Que sont devenus ces prélèvements ? A quoi ont-ils servi ? On s'attendait à ce qu'il y ait de l'aide de la part de la mutuelle pour les retraités. Malheureusement disent les habitants en sit-in « ce sont justement les veuves qui les premières ont reçu fin 2009 des avis d'expulsion parce qu'il n'y a plus de prélèvement de mensualité du défunt mari ! » On apprend par ailleurs que l'association des retraités avait rendu visite au siège de la CGI à Rabat où le bureau apprend des responsables que le prix des appartements avait été réglé depuis longtemps. Selon les retraités ils refusent d'être les boucs émissaires de la gestion de la mutuelle qui ne leur rendait aucun service social digne de ce nom depuis des décennies disent-ils.