Photo : L'équipe nationale qui a affronté la France aux Jeux Méditerranéens en 1967 à Tunis: Debout de g-à-d : Hajjami, Allal, Slimani, Reddani, Moulay Driss, Hattab. Accroupis de g-à-d : Saïd, Bamous, Mahjoub, Houmane, Faras Le monde du football a beaucoup évolué. Nos joueurs des années 50 jusqu'à la mi 80 au siècle dernier ont joué «fabor» ; c'est-à-dire qu'ils ont évolué dans un monde où le footballeur se mouillait beaucoup plus pour son maillot que pour de l'argent. Même les entraîneurs privilégiaient le spectacle pour satisfaire le public qui était avide des gestes techniques. On n'a jamais oublié «Lhaïssa» de feu Abdelkader des FAR, «Ammaria» de Mohamed Amri, «les coups de ciseaux» de Bendriss I de Sidi-Ka, «Loui» de Mustapha Haouat du KAC… et chaque équipe possédait ses techniciens qui étaient les chouchous du public. Parmi ces perles rares, on peut citer Mahjoub, un nom qui évoque automatiquement la défunte équipe du Barid Mohammadi Riadi au sein de laquelle il a joué de 1966 jusqu'à 1976. Grâce à lui, le Barid a accédé en 1ère Division en 1966. Pendant la suspension de l'équipe du Barid, il a joué pour les FAR de 1970 à 1972. Au niveau international, il intégra l'équipe nationale du Maroc en 1967. Au cours de la même année, il joua aux côtés de Bamous et Houmane en Tunisie lors des Jeux Méditerranéens. Sa carrière professionnelle fut stoppée par une vilaine blessure en 1969 qui l'a empêché d'être du voyage Mexicain. Lorsqu'il a raccroché en 1976, il opta pour le métier d'entraîneur en passant plusieurs stages de formation. Il a entraîné le Barid, mais aussi l'équipe nationale juniors et olympique de 1986 à 1990. Tous ceux qui l'ont vu jouer se souviennent de sa rapidité et de ses dribbles foudroyants. Tous ceux qui l'ont côtoyé comme Maâti Cherkaoui, l'ex-membre fédéral, témoignent de sa droiture. En contrepartie de ces services rendus à son pays et à son premier et seul amour, le Barid, il n'a rien reçu. Même pas un jubilé digne de son rang et de son talent. On l'a vu récemment, au cours de l'émission «Samar Riadi», en train d'évoquer ces beaux souvenirs sans se plaindre de quoi que ce soit. Agé actuellement de 68 ans, il occupe toujours le logement de fonction des PTT en compagnie de son épouse et de ses 3 enfants et vit seulement de sa pension de retraité du Barid.