Il est des rêves dont les Israéliens -de tous bords- ne s'en sont jamais départis, se contentant de les mettre en veilleuse. Ce qui fait qu'on assiste de nos jours à la résurgence d'expressions telles « Eretz Israël » pour le grand Israël et la Judée-Samarie pour la Cisjordanie. Entre autres. Sous prétexte que ce sont là les noms bibliques des villes et régions de la Palestine, alors que « Philistine » et les Philistins existaient depuis la nuit des temps et avant même l'avènement biblique. Mais le fait est là. Après l'inexorable judaïsation d'Al Qods, voilà que, dans leur politique du « fait accompli », les Israéliens accélèrent la judaïsation de toute la Cisjordanie, mettant tout le monde au pied du mur, au sens propre et figuré. Cela a commencé quand Benjamin Netanyahu a proclamé, il y a de cela deux mois, que la colonie d'Ariel, une des plus grandes implantations juives en Cisjordanie occupée, fait partie d'Israël pour toujours, comme il avait annoncé que le bloc des colonies de Goush Etzion établi près de Bethléem (Cisjordanie) dès 1967, ferait «pour toujours» partie d'Israël. «Dans tout accord de paix futur, Ariel fera partie intégrante et sera inséparable de l'Etat d'Israël et d'«Eretz Israël», a-t-il assuré. Cette politique du « fait accompli » des israéliens continue avec les déclarations du même Netanyahu d'inscrire les sites religieux de la Cisjordanie au patrimoine d'Israël. Et bien sûr, on n'enregistre aucune réaction pour stopper l'hégémonisme sioniste. Ou plutôt si. L'Autorité palestinienne et Hamas dénoncent. L'OCI condamne mais demande aux institutions internationales d'intervenir auprès d'Israël pour qu'il renonce à inscrire à son patrimoine deux lieux sacrés de Cisjordanie occupée. Mais sachant que depuis 1967, pour ne pas remonter plus loin en arrière, ni l' ONU, ni le Conseil des droits de l'homme, ni l'Unesco et encore moins le Quartette pour le Proche-Orient - ainsi que les pays dépositaires de la Convention de Genève, n'ont jamais pu (à moins qu'ils n'ont jamais voulu) mettre fin à l'arrogance d'Israël, il est difficile d'augurer de lendemains cléments pour le sort de la Cisjordanie, en particulier, et de la Palestine, en général. Et à la veille du Sommet de la Ligue arabe, il faut savoir que personne d'autre que nous-mêmes ne nous gratterait le dos. A moins de laisser la tâche de la sauvegarde de la Palestine aux Chiites de l'Iran et du Hezbollah, qui pour l'instant semblent les seuls à tenir la dragée haute à l'Etat sioniste.