Pour peu ils chanteraient victoire! Mais pour l'instant, les Israéliens se contentent de clamer leur optimisme quant à l'issue des pourparlers indirects avec les Palestiniens de Mahmoud Abbas. Ce dernier est allé chercher une « légitimité » auprès de la Ligue arabe pour reprendre les pourparlers (directs ou indirects, là n'est pas la question) sans aucune condition ni garantie. Alors qu'il n'y a même pas un mois il n'a cessé de clamer haut et fort qu'il ne participerait à aucune négociation sans gel total des colonies. Résultat : alors même que la région s'apprête à assister au premier round de la navette de George Mitchell, Israël poursuit, inexorablement, la judaïsation d'Al Qods avec l'expulsion manu militari des familles palestiniennes de maisons où elles vivent et qui leur appartiennent depuis des décennies pour y installer des colons juifs. Sans qu'on n'ait eu vent d'aucune protestation américaine ni onusienne contre cette politique israélienne de fait accompli. Cela dit, le fait d'annoncer la navette de Mitchell entre « Jérusalem et Ramallah » constitue une reconnaissance de facto par la Maison Blanche de Jérusalem comme capitale israélienne et renvoie les Palestiniens dans leur enclave de Ramallah et en dit long sur les intentions américaines et sur leur sens d'objectivité sur la question. Des intentions dont des bribes ont été publiées par le quotidien israélien Haaretz relayé par Asharq Al-Awsat dans sa livraison du samedi 6 mars 2010. Il est question d'une lettre « d'apaisement » adressée par l'Administration américaine à l'Autorité palestinienne. Dans cette lettre Haaretz parle de la position de l'Administration américaine concernant les négociations qui seraient basées sur la proclamation de l'Etat palestinien indépendant, unifié géographiquement, et mettre fin à l'occupation de 1967. Haaretz poursuit, tel que repris par Asharq Al-Awsat, que la lettre remise aux Palestiniens à Ramallah, stipule qu'Israël doit détruire les poches de colonisation bâties après 2001 et d'arrêter la construction de colonies dans les territoires occupés en 1967. Une position américaine qui va de paire avec les desseins de Netanyahu puisqu'elle ne touche pas aux colonies bâties entre 1967 et 2001, au grand bonheur du Premier ministre israélien et aux faucons et autres ultras qui ne se départissent pas du rêve d' « Eretz Israël ». Dans cette lettre on peut aussi relever que l'Administration américaine prône le gel des colonies alors qu'Obama et consorts se sont contentés du moratoire de dix mois offert par Netanyahu et se sont même évertué à ramener les Palestiniens à la tables des négociations sans la condition du gel des colonies. Voilà pour les intentions des Américains pour le conflit israélo-palestinien contenues dans une lettre adressée à l'autorité de Ramallah et échue dans les desks d'un quotidien israélien. A moins que ce ne soit que l'intox ou d'un ballon d'essai.