Faut-il attendre l'avènement d'une autre administration américaine pour espérer faire avancer un processus de paix qui coince désespérément toujours ? Avec les premières déclarations du Président Barack Obama aux lendemains de son investiture, tout portait à croire que le début de la fin commençait pour le calvaire des Palestiniens et que, désormais, l'établissement de leur Etat n'était qu'une question de temps. Ils avaient l'engagement du président de la première puissance du monde. Ce dernier a été jusqu'à dénoncer, sans la condamner, la politique israélienne de la poursuite de construction des colonies, en en faisant même une condition pour la reprise des pourparlers de paix dans la région. Ce n'était qu'un feu de paille. Et très vite il s'est rangé du côté de ses prédécesseurs à la Maison-Blanche pour qui le bien-être de Tel-Aviv passe avant tout. Le revirement de Washington s'est surtout illustré par l'acharnement de l'Administration américaine à vouloir amener coûte que coûte les Palestiniens à la table des négociations sans aucune garantie de la part des Israéliens. Les dernières navettes de George Mitchell en sont un exemple criant qui illustre l'échec cuisant de la politique américaine pour une paix au Proche-Orient. Un échec qu'ils essayent de mettre sur le dos de l'Autorité de Ramallah du fait que Abbas refuse de poursuivre les négociations sans un gel total des colonies en Cisjordanie et à Al Qods. Ce qui est loin d'être l'intention de Netanyahu, ni de ses acolytes pour qui le rève de «Grand Israël» n'a jamais été enterré. Benjamin Netanyahu a proclamé vendredi dernier que la colonie d'Ariel, une des plus grandes implantations juives en Cisjordanie occupée, ferait partie d'Israël pour toujours, comme il avait annoncé auparavant que le bloc des colonies de Goush Etzion établi près de Bethléem (Cisjordanie) dès 1967, ferait "pour toujours" partie d'Israël. "Dans tout accord de paix futur, Ariel fera partie intégrante et sera inséparable de l'Etat d'Israël et d'«Eretz Israël», a assuré le chef du gouvernement israélien avant d'ajouter qu'en Cisjordanie, «nous sommes au coeur de notre pays, ici vivaient nos ancêtres et ici nous resterons et vivrons». Avec la bénédiction d'Obama, qui n'hésiterait «jamais à garantir la sécurité d'Israël». Tout cela en l'absence totale de toute réaction de la communauté internationale, encore moins du monde arabe.