Après la polémique concernant le port du voile, l'affaire du refus de la nationalité à un Marocain dont l'épouse porte la burqua et les derniers incidents racistes ayant touché la mosquée de Saint-Etienne, on pourrait penser qu'un climat d'Islamophobie règne sans répit en France. Mais, ne nous emballons pas car comme Nicolas Sarkozy, a rappelé dans un récent discours que plus de 100.000 musulmans sont morts pour la France, on peut admettre que ce genre de campagne Islamophobe survient régulièrement à l'approche de consultations locales et régionales, où à la limite sont le fruit de groupuscules extrémistes isolés. Mais la conjoncture est un peu spéciale, car d'un côté il y a eu le débat sur l'identité nationale qui a accouché d'une souris, et surtout le fait que depuis quelque temps le conseil constitutionnel de France ne compte plus que des membres nommés par la droite, après le récent départ de Pierre Joxe, dernier homme de gauche à y siéger. On le sait, depuis quelque temps, en France pour des raisons purement électoralistes ou politiciennes, la tentation est grande chez la droite d'être plus à droite que l'extrême droite, c'est-à-dire le Front National. Aujourd'hui, dans tous les cas, en France, au pays de «Liberté, Fraternité, Egalité», on peut certes se résigner au fait que certains soient moins égaux que les autres ou que la fraternité et la citoyenneté soient soumises aux critères de race et de religion, mais on a dû mal à comprendre qu'en Hexagone on n'est pas libre d'insulter des homosexuels car il y a des lois contre l'homophobie, il n'est pas permis de critiquer Israël sous peine d'être poursuivi pour antisémitisme, alors qu'il n'est pas interdit d'insulter l'Islam et les Musulmans dans un système où ces derniers sont condamnés à choisir entre l'assimilation au pacte républicain laïc et l'exclusion des ghettos du communautarisme. Les médias français ont même fait jurisprudence en considérant l'islamisme comme un délit alors qu'il n'y a aucun fondement juridique à cela. La république française sortira grandie, et avec les honneurs, lorsque ses lois sanctionneront l'Islamophobie, comme elles punissent l'homophobie et l'antisémitisme.