Les récentes pluies enregistrées au Maroc ont fortement impacté la qualité des fraises, entraînant une baisse de la production et un arrêt temporaire des exportations. Ces précipitations, survenues durant les deux premières semaines de mars, ont mis fin à une longue période de sécheresse. La région de Larache, principal centre de production d'avocats et de fruits rouges, a été l'une des plus arrosées. Si les avocats ont bien résisté aux intempéries, les fraises, en revanche, ont subi d'importants dégâts. Zouhir Disouria, producteur et exportateur local, cité par le site spécialisé Fresh Plaza, explique qu'il est « courant de perdre une partie des plantations de petits fruits, sensibles à la pluie, mais que cette année, les pertes ont dépassé les prévisions en raison des longues périodes de précipitations ». Restées trop longtemps en contact avec l'eau, les fraises fraîches et mûres ont été infestées et ont perdu leur qualité, apprend-on de même source. Face à cette situation, la campagne d'exportation a été suspendue pendant deux semaines et l'ensemble de la récolte a été redirigé vers la congélation. Il souligne en revanche que l'impact a été minime sur les autres fruits rouges, notamment les myrtilles et les framboises.
Une forte demande européenne La saison des myrtilles accuse cette année un retard, le développement des fruits étant plus lent que d'ordinaire et les rendements optimaux n'ayant pas encore été atteints. Le constat est similaire pour les framboises. Le premier cycle de production étant terminé, les plants sont en dormance et ne reprendront leur développement qu'en avril pour la plupart des variétés. Cette dégradation de la qualité des fraises intervient pourtant dans un contexte où la demande reste forte. En temps normal, la demande européenne diminue à ce stade avancé de la saison, mais cette année, les producteurs reçoivent encore de nombreuses commandes de fraises fraîches. Malheureusement, l'arrêt des exportations ne permet pas d'y répondre. La saison se poursuivra jusqu'en mai pour les pays du Golfe, avec l'espoir que la production retrouve son rythme habituel avant la fin de la campagne. Zouhir Disouria tient néanmoins à nuancer l'impact de cette crise, notant que « les producteurs de la région restent satisfaits de voir la pluie tomber en abondance, une bénédiction bien plus précieuse pour le pays en proie à la sécheresse que les perturbations temporaires de la campagne de fraises ».
Une filière qui résiste aux intempéries L'impact des précipitations sur la production explique la flambée des prix des fraises sur le marché marocain, où le kilogramme oscille entre 16 et 20 dirhams. Après sept années consécutives de sécheresse, ces pluies, qui ont touché presque toutes les provinces du Royaume, ont particulièrement marqué la région de Larache, réputée pour sa production de fraises. Très sensible à l'humidité excessive, ce fruit a vu sa qualité se détériorer, entraînant une baisse de l'offre et une hausse des prix sur le marché local, ainsi qu'un arrêt des exportations. Malgré ces difficultés, la filière marocaine des fraises fait preuve de résilience. La qualité des récoltes et les prix compétitifs sur les marchés internationaux témoignent de la capacité des producteurs à s'adapter et à tirer parti des conditions actuelles pour maintenir leur position. Selon un rapport du World Population Review, publié en 2024, le Maroc figure parmi les dix plus grands producteurs mondiaux de fraises, avec une production atteignant 557.514 tonnes.