Le contexte mondial marqué par le risque d'insécurité alimentaire, les changements climatiques, la hausse des prix des produits agricoles, la responsabilisation des producteurs, la pauvreté et la prolifération des modes de pollution et des émissions à effets de serre, a imposé au Maroc de revoir sa stratégie agricole et environnementale dans un sens de mise à niveau, de restructuration et de redéfinition des missions. Dans son bulletin « CGEM-Infos », le Patronat met l'accent sur ce sujet. En faisant le choix de se mettre au vert, à travers les ambitieux et importants programmes « Plan Maroc Vert » et Charte de l'environnement, le Maroc a appréhendé intelligemment la problématique de la croissance verte dans une perspective plus large intégrant de façon équilibrée, outre les dimensions environnementale et économique, la dimension sociale. Avec ces choix courageux, le Maroc a en effet répondu aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs, en redonnant vigueur à la fois à son économie et en développant un modèle de développement alternatif porteur de progrès, mais aussi d'espoir. Plan «Maroc Vert» : Concevoir autrement l'agriculture Le Plan «Maroc Vert» a été élaboré pour rendre l'agriculture le principal moteur de croissance de l'économie nationale dans les 10 à 15 prochaines années. Ceci avec des retombées importantes en termes de création d'emplois, d'exportation, de lutte contre la pauvreté mais aussi et surtout de préservation de l'environnement, à travers notamment une réduction substantielle des émissions de gaz à effet de serre (GES). De par la diversité de son climat, l'étendue de sa configuration géographique et la richesse de ses ressources naturelles, hydraulique et humaine, la terre marocaine recèle de grandes opportunités de développement agricole et d'atouts considérables que la stratégie pour le développement rural tente de mettre à niveau et en valeur. En effet, depuis l'indépendance, le secteur agricole a été constamment élevé au premier rang des priorités nationales de développement en raison de sa place dans le tissu économique et social du pays. Les orientations actuelles de la politique agricole prônées par la nouvelle stratégie élaborée conformément aux Hautes Orientations Royales et mise en place par le ministère de l'Agriculture et des pêches maritimes, visent à consolider les succès acquis et à répondre aux nouveaux défis de compétitivité, d'ouverture et de réduction des disparités. Ainsi, la politique agricole va s'articuler pour les années à venir autour des quatre orientations majeures: contribution à la garantie de la sécurité alimentaire, amélioration des revenus des agriculteurs, protection et conservation des ressources naturelles et intégration de l'agriculture au marché national et international. Une réelle approche de développement intégrée C'est bien dans une réelle approche de développement intégrée que s'insère cette nouvelle stratégie qui se décline en dix axes qui concernent outre la coordination entre les différents départements ministériels, la consolidation du fonds de développement rural, la consécration de la décentralisation, la coopération avec les ONG, la coopération internationale, la diversification des activités économiques génératrices d'emplois, l'intensification des efforts visant l'équipement du monde rural ainsi que la mise en place de structures de base de proximité et d'un réseau d'études et de recherche sur le développement rural. Le champ d'action de cette nouvelle stratégie vise ainsi sur le plan interne, la mise en place d'une politique d'accompagnement ciblée faisant valoir la promotion de la formation professionnelle, l'introduction des nouvelles technologies, la mécanisation de l'agriculture et une restructuration profonde de l'économie agricole. Partant du fait que le Maroc s'engage à tout mettre en oeuvre pour que ses produits agricoles soient compétitifs sur le marché international, cette stratégie vise le développement d'un espace agricole et rural performant dont la finalité est de répondre aux besoins sans cesse croissants de la population et de promouvoir une agriculture durable, capable de relever les défis de la concurrence sur les marchés internationaux. La nouvelle stratégie citoyenne vise donc la stimulation du monde rural qui représente actuellement un peu plus de la moitié de la population du pays et qui représente un atout de plus vu le dynamisme et le savoir faire de cette population notamment dans le domaine des techniques agricoles. Elle vise aussi à faire valoir cet espace par des actions d'appui aussi au niveau des infrastructures de base (sanitaire, scolaire, routière) que des services, qui sont nécessaires à la promotion et au développement de l'élément humain, ainsi qu'une meilleure valorisation de la production agricole, par l'utilisation des intrants, le recours aux nouvelles techniques culturales et une utilisation rationnelle des potentialités naturelles. L'application de cette stratégie, de par son caractère global, est à même de réunir toutes les conditions propices et incitatrices à l'augmentation de la production et à l'amélioration de la qualité des produits, une stratégie qui oriente l'agriculteur et rehausse le niveau d'encadrement de l'agriculture marocaine. Charte de l'environnement : Vers une meilleure gestion des déchets C'est aussi dans cette même perspective que le Maroc envisage de dévoiler l'an prochain une charte de l'environnement destinée à réglementer la gestion des déchets liquides et solides dans tous les secteurs publics et privés, tout en préservant les ressources et les espaces naturels. Cette Charte a pour objectifs une prise de conscience écologique collective et un changement des comportements, un engagement fort des différents acteurs de la société civile, la sauvegarde de la biodiversité et de la qualité du patrimoine naturel et historique et le développement équilibré et l'amélioration de la qualité de vie et des conditions sanitaires des citoyens. Erigée comme étant la pierre angulaire de toutes les politiques et stratégies de développement, la préservation de l'environnement est une préoccupation majeure qui se base sur une approche territoriale qui met à contribution et engage l'ensemble des régions, des provinces et des préfectures du Royaume. Ensuite une approche partenariale qui sollicite l'ensemble des acteurs économiques et les ONG, et enfin une approche programmatique matérialisée en projets d'intérêt crucial pour le pays tels que le Programme national d'Assainissement (50 milliards de DH à l'horizon 2020), le Programme national des Déchets Ménagers (37 milliards de DH à l'horizon 2023), le Programme national de lutte contre la Pollution atmosphérique et le Programme national pour la Prévention des Risques Industriels. Cette préoccupation environnementale culminera lors de la Journée de la Terre (avril 2010) avec pour point d'orgue la signature de la Charte de l'Environnement et du Développement Durable.