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Interview avec Naoufal Lahlou : « Nous voulons créer 5000 emplois d'ici 2030 »
Publié dans L'opinion le 18 - 02 - 2025

Pour répondre à la nécessité de renforcer la souveraineté industrielle du Maroc, il devient crucial de mettre en avant la production locale de dispositifs médicaux et d'encourager l'innovation. Naoufal Lahlou, Président de la Fédération Marocaine des Industries de la Santé, nous dévoile les mesures que le Royaume compte adopter pour dynamiser ce secteur et générer de nouvelles opportunités d'emploi.
* L'industrialisation du secteur médical nécessite des ressources humaines qualifiées, dont les compétences sont adaptées aux exigences du marché. Selon vous, le Royaume est-il prêt à relever ce défi lié à la compétence médicale, et comment pourrait-on renforcer ce volet ?

Notre pays est suffisamment préparé pour relever les aspirations de souveraineté, moyennant certaines actions et un certain nombre d'ajustements entamés sur lesquels il faut persévérer. En tant qu'industriels et investisseurs dans le secteur de la Santé, nous considérons que certaines formations en métiers de la santé, notamment la pharmacie, doivent renforcer la connaissance du dispositif médical. C'est une composante que nous n'avons pas manqué de relever, notamment auprès des universités partenaires et nous sommes disposés à accompagner ces formations chaque fois que c'est possible.

Nous disposons dans nos structures de diplômés en pharmacie, de docteurs en médecine ainsi que de professionnels dans le domaine biomédical, que nous accompagnons à travers des formations internes planifiées afin de développer leurs compétences au service de la chaîne de santé. Il sied de souligner que nous interagissons régulièrement avec les communautés de ces formations dans le cadre de nos activités quotidiennes, tant au sein des établissements de soins que des services du régulateur, l'Agence du Médicament et des Produits de Santé (AMMPS).

* Où en sommes-nous par rapport à la recherche scientifique dans ce secteur et comment les entreprises marocaines sont-elles invitées à s'engager dans cette perspective ?

Un des axes stratégiques de notre feuille de route est d'innover et renforcer l'industrialisation du dispositif médical.Notre fédération s'inscrit dans une démarche de disruption. Dans ce sens, nous nous sommes rapprochés de l'université à travers des partenariats et nous l'avons associée à nos actions d'industrialisation du dispositif médical. Nous avons créé un canal de communication direct entre nos membres, notre réseau d'investisseurs et les universités partenaires.Toute entreprise adhérente désireuse de porter une innovation peut se rapprocher des établissements, lancer des idées, des projets de recherche.Nos partenaires académiques sont d'ailleurs invités aux réunions du Collège de l'industrie de la FMIS.
Le Medical Device Day à l'ENSAM Rabat, partenaire académique, représente la preuve du travail collectif avec l'Université. Un atelier portant sur les nouvelles technologies a été animé par un professeur avec le regard croisé de deux industriels, membres de la FMIS.

* Quels sont les projets envisagés pour accélérer l'industrialisation du domaine médical grâce à l'innovation ?

La recherche et l'innovation font partie intégrante de notre fonctionnement, notamment à travers le Fonds de Soutien à l'Innovation, mis en place par le ministère de l'Industrie à la demande des acteurs du secteur, dont certains de nos membres ont sollicité le soutien.Nous sommes actuellement en train de développer de nouvelles usines et d'étendre des structures existantes pour la production de consommables médicaux, tout en intégrant des concepts novateurs d'industrialisation.

Notre objectif est d'augmenter l'intégration locale de 15% à 30% d'ici 2030, tout en créant 5000 emplois supplémentaires dans le secteur médical. Nous avons partagé cette ambition avec le ministre de l'Industrie lors de notre rencontre en décembre 2024 ainsi qu'au Medical Device Day. Cette démarche s'accompagnera de la dimension innovation pour accélérer le processus d'industrialisation, chaque fois que cela sera possible.
La FMIS a encouragé et guidé ses membres ainsi que les investisseurs à renforcer l'intégration locale. Cette action se poursuit et s'adapte progressivement, comme en témoignent les nouveaux projets de création et d'extension, réalisés ou en cours de déploiement. En 2024, trois importateurs-distributeurs ont rejoint le secteur des industriels en investissant dans les consommables médicaux, tandis que trois fabricants ont lancé des projets d'extension de leurs infrastructures actuelles.
Le Medical Device Day, organisé par la FMIS, vise à rassembler l'écosystème autour de l'industrialisation, à la promouvoir, à orienter les acteurs et à préparer le terrain avec les départements ministériels. Nous avons réussi à faire passer le message de cette nécessité.
Il est indéniable que nous devons également investir dans l'industrialisation de produits plus sophistiqués, en particulier en établissant des partenariats avec des sociétés étrangères et en favorisant le transfert de compétences.

* L'IA s'impose comme innovation de pointe à forte valeur ajoutée. Comment faut-il exploiter ses potentiels pour l'encouragement de l'innovation ?

Concernant les aspects IA et santé digitale, nous avons coopté l'association SMSD (Société Marocaine de Santé Digitale) en mars 2024, qui regroupe des chercheurs universitaires et des praticiens. Nous avons également signé une collaboration avec le Technopark pour connecter les investisseurs avec les chercheurs et les start-uppeurs. La SMSD a d'ailleurs rejoint notre Collège de l'industrie. Toutes les entreprises intéressées sont encouragées à collaborer directement avec la SMSD et le Technopark.
La SMSD et le Technopark portent plusieurs concepts novateurs, cherchant à réaliser des économies d'échelle et à développer de nouveaux prospects. En tant que facilitateur et modérateur, nous jouons pleinement notre rôle pour faciliter l'accès de ces projets aux investisseurs.

* Quelles actions restent à entreprendre pour dynamiser cet environnement et favoriser la création d'emplois durables dans ce domaine ? Et comment tracer le chemin vers la fabrication locale ?

Bien que plusieurs aspects fonctionnent, d'autres pays progressent plus rapidement que nous. Il est donc crucial d'accélérer le processus en simplifiant les procédures, un chantier que notre fédération a identifié comme un axe stratégique. Elle a déjà réalisé un certain nombre d'optimisations en collaboration avec les autorités, se positionnant ainsi comme une force de proposition et en instaurant des canaux de communication efficaces.

Pour stimuler la fabrication locale, plusieurs actions doivent être entreprises. Il est essentiel de promouvoir davantage le "Made in Morocco", qui respecte les normes de qualité internationales grâce à la certification obtenue auprès de l'AMMPS. Il faut aussi renforcer la préférence nationale pour soutenir les produits fabriqués localement, à l'image des pays qui comptent actuellement les champions de cette industrie, afin de permettre aux fabricants de réaliser des économies d'échelle. Par ailleurs, certaines mesures de protection douanière non tarifaires pourraient être envisagées sans affecter le budget public.
Il est également important d'instaurer un « Fast Track » pour le processus réglementaire des autorisations, afin de réduire le « Time to Market » des produits « Made in Morocco ». Enfin, il est nécessaire de travailler avec le ministère de l'Industrie pour mettre en place une infrastructure de normalisation de qualité, visant à protéger notre fabrication locale tout en facilitant l'exportation vers tous les continents.


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