François Fillon a annoncé mercredi la tenue d'un séminaire gouvernemental lundi 8 février pour tirer les "conclusions" du débat sur l'identité nationale, en lieu et place d'un colloque qu'aurait dû animer le ministre de l'Immigration Eric Besson. L'incertitude prévalait sur le calendrier. Des élus de la majorité, notamment, souhaitaient que le bilan de ce débat controversé lancé le 2 novembre par le ministre de l'Immigration Eric Besson soit reporté après les élections régionales de mars. "Ce débat était parfaitement nécessaire et on voit bien que toutes les crispations auxquelles il a donné lieu révèlent une réalité qui est la réalité de la France", a déclaré le Premier ministre sur Europe 1. "Nous allons maintenant en tirer les conclusions. Ce sera lundi prochain à 15h00 lors d'un séminaire du gouvernement où nous allons examiner l'ensemble des propositions qui ont été faites tout au long de ce débat", a-t-il précisé. "On va sélectionner celles qui méritent d'être mises en oeuvre et qui justifient des décisions réglementaires ou législatives", a-t-il expliqué. "Chaque ministre devra dire ce qu'il pense de ce débat, ce qu'il pense des propositions qui ont été faites", a dit François Fillon, soulignant que "les ministres sont libres de parole". Le chef du gouvernement s'est félicité que "beaucoup de gens" aient participé au débat. "Un certain nombre d'élus socialistes ont eu le courage de le faire", a-t-il noté. Le débat sur l'identité nationale, lancé fin octobre par le gouvernement , n'est pas constructif, ont estimé 63% des Français tandis que 53% pensent qu'il s'agit d'une démarche électoraliste. Un revers pour Eric Besson, le ministre français de l'Immigration et de l'identité nationale, à l'origine de cette initiative controversée. Très critiqué et orchestré par le ministère de l'Immigration, ce débat a donné lieu à des dérapages à connotation raciste en direction notamment des immigrés lors des réunions publiques ou sur le site internet dédié à ce sujet. « Pour vous qu'est-ce qu'être Français ? », telle est la question phare de ces échanges, mais pour 63% des personnes interrogées il n'a pas permis d'y répondre. D'autre part, 53% des sondés trouvent que ce débat est avant tout une démarche électoraliste visant à mobiliser les électeurs de droite en vue des prochaines élections régionales. Interrogé à son tour, le ministre de l'Immigration, Eric Besson a reconnu pour la première fois des problèmes dans la conduite de ce débat, sans toutefois le remettre en cause puisqu'il s'est dit prêt à le refaire mais de manière différente. Dans les prochaines semaines le chef de l'Etat devrait clore cette grande concertation en annonçant à l'issue d'un séminaire gouvernemental des orientations et des mesures.