Nul n'est prophète dans son pays. Les Pierre et Paul font des ravages. Ce qui ne s'était jamais vu à Rabat, à Taza ou à Essaouira. Aujourd'hui, c'est parfois la stupéfaction. Un restaurateur resquilleur a quitté Rabat avec une facture de téléphone de 65000 dh. Même surprise amère pour la personne qui a repris l'affaire et qui est tombée sur une note de REDAL salée. Ce phénomène n'existait même pas du temps où des agences immobilières préféraient louer un duplex aux Oudayas à Berthe ou à James plutôt qu'à Hamadi ou à Jillali. Il faut croire enfin que dans le cadre de l'encouragement aux investissements, on laisse grossir les factures jusqu'à la résiliation parfois… On n'aura pas tout vu… stop. Bien des secrétaires sont à l'image de leur entreprise, de leur département ministériel ou du cabinet d'avocat, de médecin ou de notaire où elles travaillent. Certaines sont hésitantes, voire timides, ne maîtrisant ni la langue de Abou Nouas ni celle de Balzac. Côté bureautique, si elle arrive à envoyer un fax, c'est déjà énorme. Avec un langage rudimentaire, elles ne savent pas donner le moindre renseignement sur la marche du travail. Ne leur demandez surtout pas de faire une revue de presse pour l'employeur ou un planning de la semaine. Et l'on ne s'étonne pas de voir le manque de rendement. Une secrétaire de direction – une vraie de vrai – ça se paye cher. D'ailleurs, c'est un métier organisé qui a sa propre corporation avec rencontres et mise à jour régulière. Enfin, c'est surtout dans les ministères où l'on roule avec la « Fatiha ». stop. Jihane El Bahhar, sympathique scénariste et cinéaste, dans « Aujourd'hui le Maroc » : « J'avais au début beaucoup plus d'amour pour l'écriture ». Ça peut se défendre quand on est en panne d'inspiration. Mais les férus de mots vous diront qu'on ne perd jamais l'amour pour l'écriture. C'est un virus qui colle à la peau qui reste incurable chez ceux qui éprouvent une véritable dévotion pour l'écriture. Avec tout notre respect pour Jihane, disons qu'il y en a qui se sont trompés de métier et qui continuent à nous agresser du haut de leur piédestal avec un style qui donne aux lecteurs l'envie de tourner la page. Le plus beau, c'est que ça dure depuis des décennies sans que ceux qui leur offrent de l'espace s'en rendent compte. Suivez notre regard. stop. Imane Hanaty, parlant de Calvin Klein qui a choisi Marrakech pour présenter sa collection mais qui n'a pas encore ouvert une boutique à Guéliz : « La ville ocre où il est fait bon se voir et se faire voir ». Encore heureux qu'elle n'a pas ajouté « se faire avoir »… stop. Le trésorier d'un club de Rabat, univers à part, a facturé le site web à 5000 dh, un service qui ne dépasse pas 240 dh durant un temps bien limité. Ce responsable d'une société qui imprime banderoles, cartes de visite, etc., qui n'a pas froid aux yeux, croit que les membres de son club sont dupes. Qui dit mieux ? stop. «Au Maroc, on trouve presque de tout sauf des compétences », a dit Salmi Alami, directeur général de Saga Corporate Event. Un constat qui fait froid au dos. Comment peut-on dire des choses pareilles à l'heure où les compétences dans le pays des défis rendent fiers bien des décideurs qui ont de plus en plus confiance dans leurs collaborateurs ? On dira c'est pas ce qu'on a voulu dire en parlant de compétences humaines. Dans ce cas, exprimez vous autrement. stop. Après Sabone Taza, écolo avant la lettre, voici des détergents durables et plus respectueux de l'environnement. L'association marocaine des opérateurs de détergents AMOD, les fabricants de Tide, Omo et autre Pax, vient de passer à la lessive propre. Ça consiste à réduire respectivement de 20 et de 15% le poids et le volume des produits détergents à usage domestique, tout en gardant la même efficacité à l'utilisation. Reste la question des prix. On sait que la tendance bio, dans la fabrication du fromage et des laitages en général comme dans la culture des tomates ou du potiron, revient plus cher que les produits baignés dans El mawad el kimaouiya ya atik kiya… stop. Alors qu'à Paris on vient d'inaugurer la Place D-Jango Reinhardt, une audace, à Rabat l'Avenue Patrice Lumumba est menacée. Certains parlent de remplacer le leader africain par La Marne… qui ne rappelle rien aux gens d'ici. On a baptisé cette avenue Patrice Lumumba dans le début des années 60 au moment où Rabat avait un ministère des affaires africaines et était, avec Alger, les plaques tournantes de l'Afrique. Il serait aberrant de débaptiser cette avenue qui porte un nom symbolique qui fait honneur à notre continent. Lumumba ce n'est ni Bocassa, ni Mobutu. stop. Avenue des Nations Unies qui n'a pas encore changé de nom, par la Société des Nations par exemple. On ne sait jamais avec les temps qui courent. Chaque jour, de 9 h jusqu'à 11 h du matin, un chauffeur attend monsieur le responsable pour le conduire à son bureau. La scène se passe non loin de Wana. A côté de ça, des employés du privé et des fonctionnaires ont les yeux rivés chaque matin sur la machine qui contrôle leur carte magnétique dès 8 heures. On ne conclura pas en disant qu'il faut donner l'exemple, ça ne sert plus à rien. Ces histoires ne choquent plus. C'est entré dans les mœurs. Le temps de la h'chouma est révolu, semble-t-il. stop. Quand la crise frise l'indécence. Un 80 m2 à l'Agdal, qui ne donne pas les amygdales aux spéculateurs fonciers, est proposé à partir de 1.500.000 DH. Les résidences secondaires passent à 3 millions et plus de dirhams. Certains disent que c'est h'ram. stop. En programmant le cinéaste Pedro Almodovar, les organisateurs de la semaine du film européen au Maroc ne savent pas peut-être que l'auteur de Talon Aiguille est un copain du «Polisario», ces frères rebelles qui n'ont pas encore compris que leur place est parmi leurs frères de Tanger à Lagouira. Almodovar a ouvert le bal avec son nouveau film «Etreintes Brisées». Plutôt l'élan brisé… stop. Il ne manque pas d'idées le petit Olivier Besançenot qui n'a pas remplacé le charisme et la spontanéité de Arlette Laguiller. Besançenot du NPC (parti anti-capitaliste, «hakawa») prône désormais la gratuité des transports collectifs… Si Staréo l'entendait, elle passerait de la stéréo au mono… stop.