"La situation à Gaza est épouvantable et apocalyptique", a affirmé, lundi, le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres lors d'une conférence ministérielle au Caire pour accélérer l'aide humanitaire à ce territoire palestinien plongé dans la guerre depuis 13 mois. "La catastrophe de Gaza n'est rien d'autre qu'un effondrement total de notre humanité commune. Le cauchemar doit cesser. Nous ne pouvons pas continuer à détourner le regard. Il est temps d'agir", a-t-il dit dans un discours lu par Amina Mohammed, Secrétaire générale adjointe de l'ONU. Selon le ministère de la Santé de Gaza, plus de 44.000 personnes ont été tuées en près de 14 mois de guerre entre Israël et le groupe palestinien Hamas. Il a souligné le bilan dévastateur du conflit et la nécessité urgente d'une action internationale. "La malnutrition est endémique... La famine est imminente. Pendant ce temps, le système de santé s'est effondré", a-t-il constaté. La bande de Gaza, où la guerre entre Israël et le Hamas fait rage depuis plus d'un an, compte "désormais le plus grand nombre d'enfants amputés par habitant au monde", a affirmé lundi au Caire Antonio Guterres. "Beaucoup perdent des membres et subissent des opérations chirurgicales sans même d'anesthésie. Ce à quoi nous assistons pourrait bien être l'un des crimes internationaux les plus graves", a-t-il affirmé, lors d'une conférence ministérielle au Caire pour accélérer l'aide humanitaire à ce territoire palestinien dévasté.
L'UNRWA suspend la livraison d'aide Par ailleurs, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé dimanche suspendre la livraison d'aide dans la bande de Gaza depuis un point de passage clé avec Israël, l'acheminement étant devenu "impossible". "Nous suspendons l'acheminement de l'aide par Kerem Shalom, le principal point de passage de l'aide humanitaire à Gaza", une "décision difficile (...) alors que la faim s'aggrave rapidement" dans le territoire déchiré par la guerre depuis près de 14 mois, a indiqué sur X le chef de l'UNRWA, Philippe Lazzarini. La plupart des camions contenant de l'aide humanitaire entrent par le point de passage de Kerem Shalom à la frontière entre Israël et le sud de la bande de Gaza, avant d'y être inspectés. Or, "la route qui sort de ce point de passage n'est pas sûre depuis des mois. Le 16 novembre, un important convoi de camions d'aide a été volé par des bandes armées", et des camions de nourriture ont subi le même sort samedi, a ajouté Lazzarini. A Gaza, "les opérations humanitaires sont devenues impossibles", selon Lazzarini. "La responsabilité de la protection des travailleurs humanitaires et du matériel incombe à l'Etat d'Israël en tant que puissance occupante", estime le chef de l'UNRWA, qui appelle à un cessez-le-feu. Samedi, trois collaborateurs de l'ONG américaine World Central Kitchen ont été tués dans une frappe de l'armée israélienne à Khan Younès (sud), et Save the Children a annoncé dimanche avoir également perdu un membre de son équipe ce même jour. "Nous devons voir une aide humanitaire qui entre en sécurité dans Gaza et la fin des attaques sur les travailleurs humanitaires", a déclaré Alexandra Saieh, de Save the Children. L'arrêt temporaire des livraisons par l'UNRWA est donc de "très mauvaise augure" et "dramatique dans un contexte qui l'était déjà", a réagi dimanche Jean-François Corty, président de Médecins du Monde, selon qui "les indicateurs de mortalité sont exponentiels et hallucinants", du fait notamment du manque de nourriture, de médicaments, et d'accès à l'eau.