La journée mondiale de la douane sera célébrée cette année sous le signe "Douanes et entreprises: améliorons la performance par le partenariat", un thème savamment choisi en ce sens qu'il met en évidence l'enseignement majeur tiré de la crise financière internationale se résumant à l'idée qu'il n'y a pas d'alternative à la coopération pour renouer avec la croissance. Cette journée, commémorée le 26 janvier de chaque année par le Maroc, à l'instar des autres pays de la planète, offre l'opportunité pour mesurer l'importance du partenariat, dont dépend largement l'efficacité des moyens logistiques mis en place par la douane pour lutter contre toutes les pratiques malsaines. Elle donne aussi l'occasion de souligner une fois de plus que la coopération constitue le meilleur rempart contre les crises économiques à caractère cyclique et le moyen le plus approprié pour transcender cette période de turbulence. La crise financière internationale a révélé que dans un monde doté d'une économie globale, rien n'est épargné et que les plus touchés sont les plus vulnérables.
Le partenariat, une panacée contre la crise et le marasme économique Aussi, l'avenir de tous les maillons de la chaîne logistique mis en place pour renforcer le contrôle et consacrer les normes de l'éthique, est intimement lié et dépend en grande partie de la capacité de la douane et du secteur privé à travailler conjointement. Du fait de la nature de ses activités, il est important de rappeler que la douane est exposée aux risques de corruption et à ses conséquences néfastes, telles la fraude fiscale, la déperdition de recettes qui freinent les efforts de développement socio-économique du pays et surtout l'atteinte aux capacités concurrentielles des entreprises nationales. Dans ces conditions, l'ensemble des opérateurs économiques sont appelés à conjuguer leurs efforts et à privilégier le partenariat qui constitue une panacée contre la crise et le marasme économiques. La crise économique mondiale se distingue par son effet de boule de neige. D'abord, elle touche les petites économies, prend de la force pour ronger ensuite les plus fortes avant d'entraîner la paralysie de tout le système économique. C'est justement pour attirer l'attention des décideurs économiques sur l'inutilité d'éparpiller les efforts pour faire face à la crise en agissant de manière unilatérale, que l'Organisation mondiale des douanes (OMD) a décidé de focaliser son intérêt sur la coopération devant prévaloir dans les rapports douane-patronat. Les performances économiques, la lutte contre le trafic illicite et la corruption ne peuvent être acquis à défaut d'une coopération étroite et efficace entre les deux partenaires. Pour marquer solennellement sa position en faveur de la coopération entre ces acteurs, qui constituent le pivot du commerce international, le secrétaire général de l'OMD M. Kunio Mikuriya, appelle à davantage de concertation. Il est nécessaire que toutes les parties prenantes s'engagent à travailler plus étroitement ensemble, à mettre en oeuvre une coopération internationale renouvelée et à prendre des initiatives audacieuses allant dans le sens de la simplification, rapidité, souplesse, prévisibilité, efficacité et équité des procédures, affirme M. Mikuriya dans son message annuel à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la douane. La douane inscrit son action au quotidien dans une relation étroite avec les entreprises dans un objectif partagé de performance, souligne-t-il. Maroc: L'observatoire de l'éthique Douane-Secteur privé, un projet pilote à rééditer dans la région MENA S'agissant du Maroc, des efforts importants ont été réalisés dans ce domaine en vue d'améliorer l'environnement des affaires, offrir un cadre propice au développement du commerce et favoriser la croissance. Après avoir atteint un niveau avancé de conformité aux normes internationales, l'Administration des douanes et impôts indirects (ADII) se positionne confortablement dans la perspective d'ancrer davantage l'éthique dans ses pratiques au quotidien. Justement, c'est grâce aux progrès enregistrés par le Maroc que l'OMD a choisi le Royaume pour engager un projet pilote susceptible d'être déployé au niveau de la région Afrique du Nord-Moyen Orient (MENA) par d'autres administrations douanières dans le domaine de la coopération avec le privé sur la question de l'éthique. Il s'agit de l'Observatoire de l'Ethique douane-secteur privé lancé la semaine dernière à Casablanca, lors d'une cérémonie rehaussée par la présence du directeur général de l'OMD. Le choix du Maroc pour le lancement de ce projet dénote de la considération dont jouit le Royaume au sein de l'Organisation qui réunit 176 pays et dont la création date de 1952, avait affirmé le DG de l'OMD à cette occasion. La mise en place de l'Observatoire intervient pour «assurer une meilleure efficacité des actions conjointes envisagées en matière de lutte contre la corruption», précise l'ADII. Pour des considérations d'efficacité et afin d'assurer le déroulement des formalités dans des conditions objectives de transparence, l'ADII a, en outre, mis en place un système de sélectivité des vérifications des marchandises. Grâce au système informatique de l'ADII, seules les opérations présentant des risques clairement identifiés font l'objet de vérification, ce qui réduit fortement les possibilités de corruption. Actuellement, 10 pc seulement des déclarations déposées dans les bureaux de douane font l'objet d'une vérification physique immédiate, se félicite l'ADII, exprimant sa forte conviction qu'un environnement sain et productif contribue au bon fonctionnement des marchés et à la croissance du pays.