Les forçats des temps modernes. En hiver, ils travaillent sans chauffage. En été, ils souffrent en silence sous des températures peu clémentes. Les ressources humaines dans bien des boîtes de conserve n'existent que pour la forme, titre détenu par des analphabètes diplômés. Le personnel est parfois traité comme du bétail fiché par numéro et par affiliation à un organisme social qui entretient l'illusion de la stabilité de l'emploi précaire. Le transport est payé pour faire bien, pour faire taire l'inspection du travail qui peut ne rien inspecter quand elle n'a pas assez de temps et de personnel. Le transport le plus élémentaire mais aussi les frais de déplacement qui figurent dans la case inutile, ainsi que les frais du portable, instrument de travail indispensable dans certaines branches où bien des paumés paient de leur poche au lieu de se nourrir convenablement. C'est le cas d'un animateur de radio qui casque 1500 dh par mois pour fixer ses rendez-vous avec les gens invités à ses émissions.Tous ces exploités qui se la bouclent en bouclant des mois difficiles, travaillent « fabor » pour les beaux yeux de leurs employeurs qui n'ont pas honte de s'empiffrer et que les esclaves, devenus muets, ne peuvent plus piffer. stop. Quand des Zaérois -habitants des Zaërs - veulent descendre en ville en fin d'après-midi, ils disent « zut les embouteillages ! » Et c'est vrai que Rabat connaît des bouchons dans bien des carrefours. A tel point qu'on se demande si la salle de trafic - salut Jacques Tati - porte bien son nom. Certes, il y a toujours eu « z'ham » à Bab El Had ou Bab Tamesna aux heures d'affluence, mais avec les travaux du renouveau et un chantier en face du marché central arrêté, carrefour vital, ça empire. Si bien que des chauffeurs de taxi, effrayés par la pagaille, préfèrent lire leur journal dans une rue calme en attendant que ça passe … Les Zaérois ont raison de rester chez eux au moment de la « foda ». Mais quand la ville recommence à respirer, une bonne partie du commerce est fermée…stop. Rive droite. Sachant un jour qu'il n'aura plus le carnet de commandes et les bons à tirer, un ancien élu a prévu une salle des fêtes sur la route de Aïn Aouda avant El Oulja dont il exploite des fours de poterie qui polluent toujours l'atmosphère. Ces « Kaâte el hafalate » (3 salles) rapportent un joli pactole. Bien des maires pour qui cette fonction n'est pas la mer à boire, pensent à leurs vieux jours pendant leur exercice. Un ancien maire qui n'était pas fou a également pensé à ses vieux jours, en laissant sur ses intentions de l'après-mairie un léger flou. stop. Un ténor de l'Office du Tourisme nous dit que le Maroc est la première destination hors Europe des Espagnols. Pourquoi ne pas dire que des Espagnols de l'Andalousie, d'Aragon ou de la Catalogne préfèrent séjourner à Tanger, à Marrakech ou à Agadir que dans des nouveaux pays devenus récemment européens ? Le Maroc ne vient pas après la Slovénie, la Roumanie et autres nouveaux rattachés. Ce n'est pas notre ami et partenaire Eneko Landaburu, l'ambassadeur de l'UE, qui nous dira le contraire. stop. Sacré Sarko ! Il a obtenu du PDG d'une grande entreprise consortium, qu'il renonce à son salaire. Ce dernier devait toucher 450. 000 euros par an. Le président français craignait la réaction de l'opinion publique. Au Maroc, on ne sait pas souvent combien touche un président du Conseil d'administration qui tient ses réunions loin des indiscrets. Certains ont des oursins dans leurs poches, d'autres ont le sens du partage. stop. L'opération « Smile » qui avait un programme ciblé s'intéresse maintenant à la circoncision. Cette ONG américaine a organisé le 24 janvier à Azemmour une « mission » de kh'tana, selon, nous dit-on, les normes internationales sous anesthésie générale. Une action initiée avec le concours des chirurgiens-pédiatres et des anesthésistes-réanimateurs au profit de 200 enfants de la région d'Azemmour. Selon les normes internationales ? Ça veut dire que jusqu'ici il y avait les normes locales ? Saluons l'arrivée des anesthésistes – qui ne courent pas les rues, concentrés sur les grandes villes, surtout Casa-Rabat – mais les gamins à qui on a coupé le zizi à Tiddas ou dans la vallée du Dadès sans anesthésie ni réanimation, n'en sont pas morts. Sous nos cieux, les hajjama ont encore de beaux jours devant eux. stop. Polémiques et poligramme. Abdel Majid Belaïche, chargé d'une étude sur le prix des médicaments au Maroc par l'AMIP (l'Association Marocaine de l'Industrie Pharmaceutique) : «Les médicaments ne sont pas chers, c'est le pouvoir d'achat qui est bas». Ah la belle conclusion ! Dans ce cas là, rien n'est cher à la Kissaria, au super marché ou dans la galerie marchande, c'est le pouvoir d'achat qui est bas… Mais voyons, il fallait le dire plus tôt. On ne se serait pas cassé la tête à entendre les déclarations des syndicalistes et des porteurs de banderoles qui n'ont pas fini de danser la farandole devant le Parlement… stop. Mohammed Achaâri, ex-ministre, gourou de la rue Ghandi, présentera son dernier roman «L'arc et le papillon» le 28 janvier 2010 à 18h à la Bibliothèque nationale du Royaume et nulle part ailleurs ! Il ne va quand même pas présenter son livre à la librairie «Kitabi jamiloun» à Hay Chmaoû… stop. Samuel Kaplan a animé à Casablanca une rencontre sur le thème «Obama une année après» dans une grande école privée qui s'est tapée une bonne propagande. Pourquoi tel établissement et par tel autre ? Des mauvaises langues diront que l'ambassadeur américain à Rabat n'allait pas tout de même choisir l'école Pigier… stop. Mohamed Ouissâden, auteur de «Amina la chamelle» : «J'écris mieux quand il pleut». Comme il ne pleut pas très souvent, il devrait s'installer près d'une cascade pour trouver l'inspiration… stop. Echos touristiques. Le chanteur de Rabat Benny Mokhtar qui détient la mémoire des variétés depuis X temps, swingue sur l'Avenue Mohammed VI, ex-route des Zaërs. Des moments de bonheur. stop. Le grand chef Kama de la trempe de Boccuse anime les fourneaux sur la même avenue deux fois par semaine à l'Atypico qui renaît de ses cendres. stop. Fatima qui a horreur qu'on l'appelle Fati, offre un éventail de cuisine italienne à l'ancien emplacement des années 20. Allez basta, ça vaut bien de la lasagne au goût exquis. stop. Pendant que la famille Chaâbi - Miloud et son fils Omar - bataillait dans la plasturgie, débat houleux, le fils mécène et collectionneur, Si Faouzi, s'inquiétait de voir que sa proposition de loi sur les chiens n'était toujours pas prise en compte. En bon joueur, il a confié à notre confrère «Le Soir» qu'il pense que le gouvernement est peut-être en train de l'étudier pour l'élaboration d'un texte de loi ou pour modifier quelques propositions du contenu. En attendant, il fait un temps à ne pas mettre un chien dehors. Fut-il un pit-bull ou un rottweiller… stop. Le peintre Ghani Bel Maâchi, installé aux USA : «J'ai été influencé par Kandinsky, Paul Klée - que nos lecteurs connaissent à travers les anciennes pages musée de notre journal - et Nicolas de Staël. Entre Klee Kandinsky et De Staël, c'est le pôle Nord et le pôle Sud… Nicolas c'est plutôt pour les salons d'Auteuil et les cimaises du quai des Grands Augustins… stop.