A peine né pour tenter de clore une longue crise politique, le gouvernement de Michel Barnier, attelage entre les macronistes et la droite, est déjà sous le feu des critiques de la gauche et du Rassemblement national. "Bras d'honneur à la démocratie", "aucun avenir": les oppositions tiraient à boulets rouges sur le gouvernement à peine formé de Michel Barnier. "C'est un gouvernement fragile", "sans poids lourds", a relevé dimanche sur France Bleu Limousin l'ex-président de la République François Hollande. Le député PS de Corrèze tacle "un attelage qui paraît déjà brinquebalant" et estime qu'"il faut (le) censurer", avec une motion socialiste. Au RN, on n'exclut pas non plus cette hypothèse. "On va voir ce que Michel Barnier nous dit et en fonction du budget qui sera construit, nous nous réservons évidemment la possibilité de censurer", a déclaré sur franceinfo Sébastien Chenu, vice-président du parti frontiste. Comment Michel Barnier va-t-il essayer de déminer le terrain ? Son entourage et France Télévisions ont annoncé sa présence au journal de 20H00 sur France 2. Le président du Rassemblement national Jordan Bardella, dont le parti détient à l'Assemblée le pouvoir de censurer la nouvelle équipe, a taclé "le retour du macronisme" et un gouvernement qui "n'a aucun avenir". "La grande alternance que nous appelons de nos vœux, nous allons continuer de la préparer pour permettre à la France de se relever", a commenté de son côté la cheffe des députés RN Marine Le Pen. A l'autre bout de l'échiquier politique, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dénoncé le retour "des perdants des élections législatives", une équipe qui "est dans la main de l'inquiétant ministre de l'Intérieur" Bruno Retailleau "président du groupe dominant du Sénat". "Cette combinaison n'a ni légitimité ni futur. Il faudra s'en débarrasser aussitôt que possible", a-t-il ajouté.