Les Européens ont averti cette semaine la communauté internationale qu'ils ne maintiendraient leur très haut niveau d'aide à l'Autorité palestinienne en 2010 sans progrès dans le processus de paix, a-t-on annoncé vendredi de sources diplomatiques à Paris. La France a dit être prête comme en 2007 à accueillir une nouvelle conférence des donateurs à Paris, à l'été ou au début de l'automne prochain, "à condition qu'il y ait eu des avancées sur le plan politique", ont déclaré ces sources. "Certains" aux Etats-Unis ont tendance à penser que "les deux choses ne sont pas liées autant que nous le disons", a-t-on ajouté. Or, "elles sont très liées et l'Union européenne ne voit pas le moyen de continuer à financer l'Autorité palestinienne à hauteur de ce qu'elle fait, sans que l'on puisse présenter à nos parlements nationaux une perspective politique", ont précisé ces sources. Ces sources faisaient allusion à une réunion qui s'est déroulée mardi à Bruxelles, destinée à examiner les suites à donner la conférence de Paris de 2007 sur l'aide aux Palestiniens entre 2008 et 2010. Elle a réuni le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, l'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell, la Haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères Catherine Ashton, l'émissaire du Quartette (Etats-Unis, UE, Russie, ONU) Tony Blair et les chefs de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos et norvégienne Jonas Gahr Stoere. Mme Ashton avait rappelé à l'issue de cette réunion que l'UE fournissait un milliard d'euros chaque année aux Palestiniens. Selon ces mêmes sources diplomatiques, si les pays de l'UE "sont allés au-delà de leurs promesses" après la conférence de 2007, les pays arabes n'ont pas tous été "à la hauteur de leurs promesses". A la conférence de 2007, 5,6 milliards de dollars avaient été demandés pour les territoires palestiniens, et les promesses de dons avaient été plus élevées, atteignant 7,7 milliards de dollars. Ces sommes ont été bien investies par l'Autorité palestinienne, a jugé une de ces sources, en soulignant qu'elle se distinguait par une gestion moderne, d'où l'urgence d'un soutien à ses efforts et donc d'une avancée sur le volet politique. La croissance économique a été de 7% en 2008 en Cisjordanie, et pourrait "être pas loin de 10%" en 2009, a-t-elle poursuivi. Le plan du Premier ministre Salam Fayyad, qui s'efforce par "une politique de petits pas et de faits accomplis de créér un Etat palestinien" est "une bonne stratégie", selon ces sources diplomatiques. Elles ont relevé que ce plan ne suscitait pas beaucoup de critiques, même du côté israélien.