Le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé dimanche à Washington de venir siffler la "fin de la partie" si Israël continue à refuser un "gel total" de la colonisation. Côté israélien, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, a rejeté implicitement une telle concession. "Israël doit accepter de geler totalement la colonisation (...) ou alors les Etats-Unis doivent venir siffler la fin de la partie, sur les questions de la délimitation des frontières, des réfugiés (palestiniens) et d'autres qui sont au coeur d'un règlement permanent" du conflit, a affirmé M. Abbas dans un communiqué. Il a précisé que les pays arabes et les Palestiniens entendaient présenter une position unifiée aux Etats-Unis sur ces deux alternatives. En dépit des pressions américaines, M. Abbas refuse depuis des mois de reprendre les pourparlers de paix avec Israël, suspendus depuis l'offensive militaire d'Israël contre la bande de Gaza l'an dernier. Pour reprendre les négociations, il exige qu'Israël mette au préalable un terme à son programme de colonisation en Cisjordanie et dans la partie orientale à majorité arabe de Jérusalem (occupée et annexée en 1967). En novembre, le Premier ministre israélien de droite Benjamin Netanyahu a ordonné un moratoire de dix mois sur les nouvelles constructions à l'intérieur des colonies de Cisjordanie. Une mesure qui ne concerne ni Jérusalem-Est, annexé par Israël après sa conquête en juin 1967, ni les édifices publics (synagogues, écoles, bains rituels...), ni 3.000 chantiers en cours. Dimanche, recevant son homologue norvégien Jonas Gahr Stoere à Jérusalem, Avigdor Lieberman a affirmé qu'Israël avait "épuisé son arsenal de gestes de bonne volonté"."Il n'y aura pas davantage de gestes. L'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient George Mitchell est attendu cette semaine dans la région pour tenter de convaincre les deux parties de se retrouver à la table des négociations. Le quotidien israélien Maariv a récemment fait état d'un plan américain selon lequel les pourparlers de paix devraient aboutir à un règlement permanent dans les deux ans, un accord sur le tracé des frontières étant de son côté obtenu dans les neuf mois. Prochaine rencontre Abbas-Mechaâl Le président Mahmoud Abbas et le chef en exil du mouvement islamiste Hamas Khaled Mechaal devraient se rencontrer "bientôt" pour signer un accord de réconciliation interpalestinienne, a annoncé le chef de la diplomatie koweïtienne Mohammad al-Sabah. "Nous nous attendons à pouvoir réunir bientôt le président Mahmoud Abbas et le chef du bureau politique du Hamas Khaled Mechaal en vue d'une réconciliation", a dit cheikh Mohammad dans une déclaration à paraître dimanche dans le journal koweïtien Al-Qabas. La rencontre se tiendra au Caire "probablement d'ici à dix jours", sur la base du document présenté par l'Egypte pour une réconciliation interpalestinienne, a-t-il précisé. MM. Abbas et Mechaal ont visité le Koweït ces deux dernières semaines et ont eu des entretiens avec l'émir Sabah al-Ahmad al-Sabah, qui a également reçu le président égyptien Hosni Moubarak. L'Egypte a déjà deux fois reporté la date prévue pour la signature d'un accord de réconciliation au Caire en raison des profondes divergences subsistant entre le Hamas et le Fatah dirigé par M. Abbas. Le document égyptien suggère la tenue d'élections législatives et présidentielle palestiniennes mi-2010, stipule le renforcement des forces de sécurité du Fatah sous la supervision des Egyptiens et la libération des personnes détenues par les deux parties en Cisjordanie et à Gaza. Le 3 janvier, M. Mechaal avait dit qu'un accord était "proche", tout en soulignant que son mouvement avait "des réserves" sur le document égyptien.