17.291 espèces sur les 47.677 espèces végétales et animales répertoriées sont menacées d'extinction, selon la dernière mise à jour de la liste rouge de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Aujourd'hui, partout, les écosystèmes sont en déclin et l'activité humaine est pointée du doigt. Pollutions diverses, urbanisation sauvage, agriculture intensive, dégradations de toutes sortes du couvert végétal,… autant de fléaux conjugués qui font disparaître les espèces animales et végétales à un rythme jusqu'à 1000 fois plus élevé que les taux naturels. Des études de scientifiques démontrent aujourd'hui que depuis l'an 2000, les forêts primaires ont perdu 6 millions d'hectares par an, et près de 20% des récifs coralliens ont été détruits, du fait notamment de la pollution et de la surpêche,… et les stocks halieutiques s'effondrent. Or, c'est aux écosystèmes que l'humanité doit des services fondamentaux comme la purification de l'air, la préservation des sols, la stabilisation du climat,… et les experts estiment que 40% de l'économie mondiale reposent sur ces services rendus par la nature. Un exemple parlant : les services rendus par la forêt tropicale sont évalués à quelque 3400 milliards de dollars par an. Aussi de par le monde, la pression que subissent les ressources naturelles limitées, est exacerbée par les impacts non maîtrisés des changements climatiques qui constituent aujourd'hui une préoccupation majeure de la communauté internationale. Une réalité amère qui interpelle, de nos jours, tout un chacun de sorte à ce qu'il fasse de la question environnementale une préoccupation permanente et un levier vital dans le processus de développement intégré et durable. Là est un impératif majeur pour inverser la tendance d'un phénomène fait de dilapidation, de surexploitation et de destruction des ressources et qui a atteint un seuil critique de dangerosité. Une situation qui a atteint un degré de gravité qui rend impératif un engagement collectif plus fort pour assurer la survie de l'humanité et sauvegarder notre planète Terre. C'est cette approche que notre pays fait sienne aujourd'hui, conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Une approche dont la dynamique est à souligner avec beaucoup d'intérêt à travers l'engagement résolu du gouvernement de Sa Majesté à faire aboutir le projet de la Charte nationale de l'environnement, en faire un axe majeur du projet de société qui consacrera le droit de chaque citoyen à vivre dans un environnement sain et équilibré. Pour réussir ce pari, le gouvernement qui se positionne sur le terrain de l'action concrète, a pris la décision de créer 15 observatoires régionaux de l'environnement à charge pour ces structures d'élaborer des rapports annuels sur la situation environnementale, d'assurer le suivi de la situation écologique et de corriger les éventuels dysfonctionnements. Plus important, ces observatoires seront gérés en partenariat entre l'Etat, les autorités et les acteurs locaux. Manière d'impliquer et de responsabiliser les acteurs locaux de développement dans la gestion de la chose publique. Pour saisir tous les contours de cette dynamique, une concertation régionale sur la charte nationale de l'environnement sera lancée, d'ailleurs, à partir du 18 courant au niveau des régions. Des travaux d'échange, de concertation et de dialogue dans le cadre de travaux d'ateliers sont programmés à cet effet. Acteurs de la société civile, opérateurs économiques de développement, élus locaux, autorités locales, décideurs politiques… sont donc face à d'énormes défis. A eux de travailler en synergie afin d'assurer davantage de cohérence et de rationalisation par rapport aux questions et aux orientations globales relatives à l'environnement et au développement. Là est le véritable challenge.