Une trentaine d'experts internationaux planche depuis lundi à Casablanca sur l'activation de l'Accord relatif à la conservation des cétacés de la Mer Noire, de la Méditerranée et de la zone atlantique adjacente (ACCOBAMS). Cette réunion scientifique, la 6ème du genre de l'ACCOBAMS, porte sur l'examen des moyens de maintenir un état de conservation favorable pour les cétacés à travers l'interdiction de leur pêche ou toutes autres mesures nécessaires et de créer et pérenniser un réseau d'aires spécialement protégées pour conserver ces espèces. Le Maroc partage les préoccupations concernant la préservation des mammifères marins, souci grandement justifié par l'évolution inquiétante de certains facteurs qui pèsent sur la survie et la croissance de cette population marine, a indiqué à l'ouverture de cette rencontre M. Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime. Les mammifères marins bien qu'ils ne soient pas visés par la pêche sont exposés à de nombreux dangers qui peuvent mettre leur vie en péril notamment la pêche accidentelle, la pollution et le trafic maritime, a-t-il poursuivi dans une allocution lue en son nom par le directeur de la coopération et des affaires juridiques au ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime. C'est dans ce sens qu'intervient l'ACCOBAMS qui a pour objectifs de réduire les menaces pesant sur les cétacés et d'améliorer les connaissances scientifiques relatives à cette espèce sans oublier la mise en place d'outils et de mécanismes qui permettent l'instauration de mesures de conservation spécifiques aux mammifères marins, a-t-il souligné. Le Maroc, qui a signé cet accord en 1999, a toujours manifesté du soutien et de l'appui aux positions prises au sein des instances internationales et régionales dédiées à la préservation rationnelle des cétacés et soutient les recommandations visant la préservation des ressources maritimes et la garantie de leur pérennité à travers des programmes de recherche multidisciplinaire et régionale. Le Royaume soutiendra les positions qui émaneront de cette réunion scientifique pour plus d'efficacité de l'ACCOBAMS et plus de protection des cétacés, a-t-il conclu. Le DG de l'Institut national des recherches halieutiques (INRH), M. Abdellatif Berrahou a, pour sa part, évoqué les actions et programmes entrepris par l'Institut pour la préservation des cétacés des dangers de pêche, rappelant que l'INRH a mis en place sur les côtes méditerranéennes et atlantiques du Royaume, un réseau qui lui permet de recueillir tout un ensemble d'informations sur ces mammifères marins. L'Institut, qui échangera ces informations avec les pays signataires de l'ACCOBAMS, entreprend, en outre, à travers son centre de Nador, une étude sur les effets des sonars sur les mammifères et sur le comportement de ces derniers lors des périodes de pêches et dans les aires de pêche. Cette expérience modèle sera, en cas de succès, généralisée aux pays signataires de l'ACCOBAMS, a-t-il dit, ajoutant qu'une action de protection des orques est entreprise dans le détroit de Gibraltar en plus de la sensibilisation des pêcheurs quant à la préservation de ces espèces. L'ACCOBAMS, entrée en vigueur le 1er juin 2001, a pour objectif de réduire les menaces sur tous les cétacés présents dans la région et d'améliorer les connaissances scientifiques y afférentes. Il a été créé sous les auspices de la Convention sur la Conservation des Espèces Migratrices appartenant à la Faune Sauvage (UNEP/CMS), en collaboration avec l'ensemble des Conventions régionales pertinentes. L'Accord ACCOBAMS combine une protection totale des cétacés avec celle de leurs habitats.