Savez-vous que ce sont près de 800 millions d'adultes, des femmes pour la plupart, de par le monde qui savent à peine lire, écrire ou compter ? Que ce sont 75 millions d'enfants qui ne sont même pas scolarisés ? Sur ce tableau, la géographie de l'analphabétisme fait que ce sont environ 60 millions de personnes qui ne savent ni lire ni écrire dans le monde arabe et que dans la plupart des pays, les millions d'analphabètes appartiennent aux populations les plus désavantagées et les plus marginalisées. Aujourd'hui, et après une décennie du lancement par l'Organisation des Nations Unies des Objectifs du Développement du Millénaire (ODM), le constat est on ne peut plus inquiétant : «L'alphabétisation est de loin le plus délaissé des objectifs du programme d'Education pour tous », dixit le directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO). Pareille situation est largement compromettante aussi bien pour l'économie que pour la société. Qu'on se rappelle d'ailleurs l'approche faite par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans un message aux participants au Congrès national de la ligue marocaine de l'enseignement fondamental et de la lutte contre l'analphabétisme, organisé à Rabat en mars 2000. Analysant cette problématique, le Souverain a souligné avec fore argument que l'analphabétisme dans sa nouvelle acception, à l'aube du troisième millénaire, signifie l'incapacité d'intégration dans la société de la communication et de l'information. Car, tant que la globalisation déferle sur notre monde, la menace de l'analphabétisme du vingt-et-unième siècle, qui signifie l'incapacité de comprendre et d'utiliser les éléments de l'essor de la technologie et de la connaissance, va constamment peser sur notre société. Une mise en garde d'une portée profonde et une vive interpellation à l'ensemble des acteurs et des décideurs à coordonner leurs efforts afin de relever le défi et de vaincre l'illettrisme et l'analphabétisme et d'être, donc, en phase avec notre époque. Cette vision pertinente va d'ailleurs guider toute la stratégie d'action de notre pays qui a, sans conteste, affiché une volonté inébranlable pour lutter contre ce fléau. Dans cette phase de célébration de la journée internationale de l'alphabétisation, le bilan affiché par notre pays est largement positif. Chiffres à l'appui : le nombre des bénéficiaires des programmes d'alphabétisation a connu une augmentation significative, passant de 286425 au cours de la période 2002-2003 à 656.307 durant la période 2008-2009, soit une augmentation de 130%, relève le rapport du département de l'alphabétisation et de l'éducation non formelle. Ledit rapport note également une prédominance féminine avec 551.306 bénéficiaires, représentant 84% du totale des inscrits aux cours d'alphabétisation. 22.914 personnes ont bénéficié du programme d'alphabétisation au titre de l'année 2008-2009 dans le cadre de l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), soit 3,5% de l'ensemble des bénéficiaires. Bien des avancées qu'expliquent nombre d'action entreprises, conformément aux Hautes Orientations Royales, dont notamment l'Initiative Royale «1 million de cartables » au profit de plus de trois millions d'élèves, à l'occasion de la rentrée scolaire 2009-2010, le programme d'alphabétisation dans les mosquées, le renforcement des infrastructures scolaires dans le cadre de la politique de proximité. A tous les niveaux, l'engagement de notre pays est résolu afin de mettre en valeur les énergies humaines et de les intégrer dans le contexte général du développement intégré et durable.