Lancé, en mars dernier, par l'Ambassade de France au Sénégal pour soutenir les projets des femmes africaines dans le cinéma, le fonds Maïssa vient de rendre les résultats de son 1er appel à candidatures. Ainsi, le Fonds a retenu 7 projets sur les 64 reçus pour soumission. L'information a été annoncée par un post sur les réseaux sociaux le 16 mai.
Sur les 7 projets retenus, on retrouve 3 longs métrages des réalisatrices sénégalaises Angèle Diabang, Iman Djionne et Fagamou Ndiaye. Le Fonds a également accepté de financer un projet d'incubateur d'écriture de séries par les femmes, porté par la productrice KalistaSy, et un programme de résidence d'écriture panafricaine conçu par la réalisatrice Binetou Faye.
Les 2 derniers projets retenus sont des festivals pensés respectivement par Amina Ndoye et Aissa Diaby.Ces 7 projets permettront de tester les mécanismes du Fonds Maïssa avant que de nouvelles initiatives soient sélectionnées pour bénéficier d'un financement et d'un accompagnement. La commission de sélection du fonds se réunira à nouveau en octobre 2024 pour choisir des initiatives.
Ce fonds est l'aboutissement de plusieurs réflexions quant à l'apport du 7ème Art dans le développement en Afrique. Déjà, en 2021, l'Unesco dans son rapport « African film industry : trends, challenges and opportunities for growth », estimait que le cinéma africain pourrait créer 20 millions d'emplois et générer 20 milliards de dollars par an...
En outre, une autre étude récente du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), basé à Paris, constatait, de son côté, que « les marchés mondiaux du cinéma, de l'audiovisuel et du jeu vidéo connaissent une vitalité sans précédent et se caractérisent par une explosion de la demande de contenus, tirée par le développement des plateformes. Les projections établies à horizon 2030 confirment l'accroissement très important du volume de production qui pourrait doubler ».
Faible représentativité
Malgré tout, font remarquer les professionnels, les femmes restent encore peu représentées dans le secteur de l'audiovisuel et du cinéma africain. Plusieurs d'entre elles évoquent d'ailleurs le manque d'accompagnement dans un milieu masculinisé et un manque de légitimité quant aux demandes de financement des projets. Des initiatives sont indispensables pour développer la représentation des femmes dans le secteur et à la structuration de ce dernier.
Dans cette perspective, Séraphine Angoula, experte du secteur de l'audiovisuel et du cinéma, a annoncé la création du Fonds Maïssa dédié à la création et aux initiatives au féminin dans les secteurs du cinéma et de l'audiovisuel. Ce Fonds a pour ambition de réduire les inégalités femme/homme, promouvoir le leadership au féminin et de renforcer l'insertion professionnelle des femmes.
Les projets éligibles sont, entres autres, ceux où œuvres cinéma ou séries comptent au moins 50% de femmes cheffes de poste. Ces projets sont issus d'un des pays suivants : Sénégal, Guinée, Gambie, Mauritanie, Cap Vert et Guinée Bissau.Quant à l'accompagnement, il sera ainsi déployé via un soutien financier, un conseil stratégique et un catalyseur de dynamiques de réseau.