Des instituts et centres de recherche universitaires sur le Maghreb existent depuis des décennies en Europe et en Amérique. Pourquoi pas l'inverse aussi : des départements d'études au Maghreb par des Maghrébins sur le monde occidental ? C'est ce qui a été décidé par une initiative de la Faculté de Ben Msik et la Faculté des sciences humaines de Tunis. Deux journées d'études s'inscrivant dans ce cadre ont été organisées à la Faculté de Ben Msik sous le thème « Les études nord-américaines au Maroc: bilan et perspectives ». Plus précisément elles entrent dans le cadre de la convention de coopération établie entre l'Université Hassan II-Mohammedia et l'Université Paul Valéry Montpellier III. Khalil Saadani, professeur à la Faculté de Ben M'sik et Joseph Zitomersky, professeur à l'université Paul Valéry, du comité d'organisation, responsables de la mise en oeuvre et du suivi des actions envisagées, tous les deux américanistes, ont été encouragés par le professeur Abdelmajid Kaddouri, doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Ben Msik-Casablanca, pour organiser cette rencontre. Au programme plusieurs communications en français et en anglais : « Les cultural Studies » par Claude Chastagner de l'Université Paul Valéry-Montpellier III, « Guerres et dépopulations amérindiennes : le cas de l'Amérique du Nord » par Khalil Saadani de l'Université Hassan II-Mohammedia, « Religion, école et Etat aux Etats-Unis, une approche historique contemporaine et comparative » par Joseph Zitomersky de l'Université Paul Valéry-Montpellier III, « Les Américains musulmans processus et perspectives d'institutionnalisation » par Saïda Bennani de l'Université Hassan II-Mohammedia, « Genres littéraires » communication en anglais par Mounir Benyoussef, « Reflexion sur la lecture dans « Absalom, Absalom ! » de William Faulkner par Mohamed Benzidan de l'Université Hassan II-Mohammedia, « Les mutations d'une écriture écologique esquisse d'une généalogie canadienne » par Claire Omhovère de l'Université Paul Valéry. De leur côté Karim Bejjit de l'Université Hassan II et Khalid Chaouch de l'Université Moulay Slimane de Beni Mellal ont donné des communications en anglais sur le discours au Maghreb autour de l'Amérique et sur les voyageurs et peintres américains au Maroc. Khadija Lakbakbi El Yaakoubi, de l'Académie de Casablanca, a, quant à elle, présenté une intervention intitulée : « L'action de bienfaisance au temps du Protectorat au Maroc : le cas de Coca Cola ». La dernière intervention était de Mohamed El Amine Moumine intitulée « Etudes maroco-américaines : acquis et défis » Par ailleurs une lecture de l'ouvrage de Khalil Saadani « La Louisiane française dans l'impasse 1731-1743 » (Editions L'Harmattan 2008) a été effectuée lors d'une séance des journées. Comme argutis, les organisateurs de la manifestation indiquent que de par sa position géographique et ses antécédents historiques, le Maghreb reste fortement lié aux mondes occidentaux : l'Europe et les Amériques en particulier. Aussi les Maghrébins sont tenus d'avoir une connaissance approfondie de ces mondes. L'on constate que les mondes occidentaux disposent d'instituts et de centres de recherches pour promouvoir les études sur le Maghreb, son histoire, sa culture, son économie, alors que les Maghrébins ne disposent que de bribes de connaissance simpliste, voire erronée sur l'Occident. On ne saurait appréhender ce dernier à travers une histoire à oscillations brèves et nerveuses. En vue de remédier à cette situation, le laboratoires : Maroc-Mondes Occidentaux : Histoire, Sciences Humaines lié à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Ben M'sik-Casablanca en coordination avec l'Unité de recherche Mouquaranat (N° 01/UR/02-10) relevant de la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis ont décidé d'organiser deux journées d'études. Ces deux journées s'inscrivent dans le projet de coopération maroco-tunisienne intitulé : Le monde occidental vu par les Maghrébins : représentation et recherches et couronnent les efforts déployés par la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Ben M'sik-Casablanca, d'un côté, et le CERES et la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis en vue de consolider la coopération scientifique bilatérale entre le Maroc et la Tunisie. Quel est le bilan de cette histoire dans les deux pays ? Comment peut-on la développer ? Peut-on écrire une histoire occidentale à partir des sources locales ? Comment garantir la relève en cadres universitaires compétents dans le domaine de l'histoire occidentale ? Dans quelles perspectives faut-il orienter les recherches à l'avenir ? Ce sont des questions qui n'attendent pas nécessairement des réponses, mais qui méritent d'être posées.