La belle néerlandaise sera assurément surprise cette année en foulant la scène de Jazzablanca. Le festival, elle le connaît puisqu'elle s'y est produite en 2015, mais à l'Hippodrome, un espace moins vaste que celui de l'Anfa Park, l'évènement ayant joyeusement évolué. Depuis cette date, Candy Dulfer publie deux albums studio, « Together » et « We Never Stop ». Actuellement et jusqu'en 2025, elle plonge corps et âme dans le « We Funk Harder Tour ». A Casablanca, c'est une fusion qui l'attend sous la direction de l'éclectique Mehdi Nassouli. La saxophoniste croisera le fer avec la bourgeonnante artiste gnaouie Hind Ennaira. Et dire que la Candy collectionne les collaborations de prestige : Dave Stewart (Eurythmics), Prince, Bono (U2), Van Morrison, Pink Floyd, Aretha Franklin, Blondie, Maceo Parker (saxophone de James Brown) ... Voilà ce qu'elle dit de Prince en 2019 sur les colonnes du journal régional français Nice-Matin : « C'était quelqu'un d'extraordinaire. Je lui ai écrit un jour que je voulais être dans son groupe. Il a lu le petit mot que je lui avais glissé. Un jour j'ai reçu un coup de téléphone et on s'est retrouvé avec lui et Maceo Parker sur la tournée du disque ''Musicology''. J'ai eu beaucoup de chance, vraiment. C'était une très belle expérience. » En revanche, elle ne porte pas dans son cœur Keith Jarrett. Ceci s'explique par une anecdote : « De l'âge de 2 à 15 ans, j'allais aux concerts à Juan-les-Pins avec mon père qui connaissait tous les musiciens. J'ai vu Miles Davis mais aussi Johnny Hallyday et Keith Jarrett. J'ai d'ailleurs un horrible souvenir de Keith Jarrett. On avait été invités à rester en backstage assis sur la scène pour son concert. Il y avait aussi Bill Evans, le pianiste que ma mère connaissait bien. Keith Jarrett a arrêté de jouer et nous a priés de quitter les lieux. Du coup je ne l'aime pas... même si j'apprécie sa musique. » Bill Evans, l'un des noms sismiques regroupés en 1958 par Miles Davis pour la formation d'un ensemble légendaire : John Coltrane, Cannonball Adderley, Paul Chambers, Jimmy Cobb.
Aisance scénique
Candy Dulfer est révélée à l'international grâce à un titre de la BO du film hollandais « De Kassière » paru en 1989, « Lily Was Here » composé par Dave Stewart. Elle sort immédiatement après son premier album solo, le suggestif « Saxuality ». Suivent une douzaine d'opus. Mais le live demeure son dada. Et c'est en côtoyant Prince et Maceo Parker qu'elle acquiert une aisance scénique troublante. Les années passent et le talent de la musicienne prend les allures d'une artiste généraliste : jazz, smooth jazz, funk, pop... et bientôt tagnaouite. Avec ce fol amour qu'elle exprime sans retenue à son instrument, le classieux saxophone.