Le festival Jazzablanca, le «Jazz and world and music festival», fête cette année ses dix ans. A côté des têtes d'affiche, des formations marocaines ont assuré le spectacle sur la scène casablancaise des Nations Unies. Entre la scène de l'hippodrome et celle de la place des Nations Unies, les Casablancais ont vibré, entre les 18 et 23 avril, au son du jazz, rock, funk et musique électronique. La moisson de cette année a fait la part belle aux têtes d'affiches à l'image de Keziah Jones, Raul Midon ou encore Anouar Brahem, mais également à des musiciens, moins connus, mais tout autant talentueux comme la saxophoniste, jazzy et absolument funky, Candy Dufler. C'est Raul Midon qui a ouvert le bal, la soirée du samedi 18 avril. Le guitariste américain connu pour ses collaborations avec Chakira, Herbie Hancock, Stevie Wonder, Snoop Dogg et Queen Latifah a confié en conférence de presse qu'il était un fan de la musique Gnaoua. Normal, pour cet auteur-compositeur qui brise les courants musicaux mêlant joyeusement la soul, la folk, le blues et le rhythm and blues. Charlie Winston a investi ensuite la scène de l'hippodrome de Casablanca, suivi, la soirée du lundi 20 avril, par le luthiste Anouar Brahem, considéré comme «l'instrumentiste et compositeur le plus innovant de ces dernières années» et «une figure parmi les plus influentes dans le champ de la musique arabe contemporaine». Candy Dufler qui s'est produite la soirée suivante est la pépite cachée de cette dixième édition de Jazzablanca 2015. Saxophoniste de jazz-funk hors pair, elle a joué avec les plus grands artistes de la sphère pop, rock et Funk : Prince pour son album Musicology et lors de ses tournées, Dave Stewart, Pink Floyd… Et c'est sur les prestations de Tony Allen et Keziah Jones, inventeur du Blufunk avec son inoubliable «Rythm is love» que le festival s'est clôt. Une scène parallèle… La scène Place des Nations Unies, rebaptisée cette année scène BMCI, a été, elle, dédiée à la scène urbaine marocaine. Des groupes marocains ont ainsi offert aux Casablancais, qui investissent cette place, l'occasion d'écouter de la musique faite par des jeunes Marocains, avec des paroles en darija, mais en empruntant les rythmes à d'autres courants musicaux. Le premier concert a été réalisé par le groupe «Made in bled». La formation musicale qui puise ses inspirations du rock, du reggae et du raï a été bien accueillie par les quelque 200 spectateurs. «Made in bled» qui a chanté la crise de l'enseignement au Maroc, la situation des bus dans les villes ou encore les rêves d'immigration a séduit une assistance diversifiée : On retrouvait les habituelles mères de famille venues prendre de l'air avec leurs enfants, mais aussi des jeunes qui se sont déplacés spécialement pour le groupe, des touristes… Une sorte d'Off qui s'installe progressivement, mais qui est indispensable pour tout festival qui se respecte. Et une initiative à développer encore plus pour que Jazzablanca, le jazz et ses dérivés, soient appropriés par un plus large public…