Le secteur agricole marocain a su relever le défi des conditions météorologiques difficiles pour enregistrer une augmentation significative de sa valeur ajoutée au cours de l'année 2023. Selon un récent rapport de la Direction des Etudes Financières et des Prévisions (DEPF), la valeur ajoutée de l'agriculture a augmenté en moyenne de 6,2% en 2023, rebondissant après une chute de 12,9% l'année précédente.
Ce redressement peut, en partie, être attribué à une augmentation notable des précipitations au cours des derniers mois. Les précipitations cumulées se sont élevées à 226,2 millimètres au 31 mars 2024, soit une augmentation de 12% par rapport à la campagne précédente et une hausse de 2% par rapport à la moyenne quinquennale.
Cet apport crucial de pluie a permis d'améliorer les réserves d'eau, avec un taux de remplissage des barrages à des fins agricoles quasiment équivalent aux niveaux enregistrés un an plus tôt, atteignant 32% au 9 avril 2024, contre 34% au 9 avril 2023.
Les pluies ont particulièrement bénéficié aux cultures de printemps et ont favorisé la croissance des cultures. Les images satellites du Centre royal de télédétection spatiale du Maroc révèlent une amélioration notable de la couverture végétale, notamment dans les régions de Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès, Casablanca-Settat, Béni-Mellal-Khénifra, Marrakech-Safi et Souss-Massa.
Néanmoins, malgré ces progrès, la couverture végétale demeure en retard par rapport aux niveaux de l'année précédente dans tout le pays. À la fin de mars 2024, les terres arables en bon état représentaient 39,6% du total, contre 49,4% en mars 2023, tandis que les conditions modérées et mauvaises représentaient respectivement 21,1% et 27,9%.
Certaines régions ont toutefois montré une amélioration notable, avec plus de 50% des terres arables en bon état. Rabat-Salé-Kénitra enregistre ainsi 86%, Fès-Meknès 82%, Tanger-Tétouan-Al Hoceima 72% et Casablanca-Settat 50%. D'autres régions continuent de lutter contre le manque de terres arables, comme Marrakech-Safi à 12%, Souss-Massa à 8%, Drâa-Tafilalet à 2%, Guelmim-Oued-Noun à 2% et l'Oriental à 1%.
Malgré la résilience du secteur face aux défis climatiques, les exportations ont connu des revers. À la fin de février 2024, les exportations dans le secteur agricole et agroalimentaire ont diminué de 0,7%, après une baisse de 1,2% en janvier 2024 et une augmentation de 7,6% en février 2023.
Cette baisse s'explique principalement par une chute de 6,7% des exportations de produits de l'industrie alimentaire, bien que cela ait été partiellement compensé par une augmentation de 3,9% des exportations de produits agricoles, forestiers et de chasse.