Battus (3-2) par Barcelone au match aller, le PSG et Kylian Mbappé sont au pied du mur et n'ont plus d'autre choix que de s'imposer en Catalogne mardi (20h00) pour espérer se qualifier en demi-finale de Ligue des champions. Face à son grand rival européen depuis la «remontada» de 2017, une élimination de Paris serait une nouvelle déception européenne, contre un Barça à sa portée. Mais les statistiques ne sont pas optimistes: aucune équipe française, dont le PSG, ne s'est qualifiée pour le tour suivant en C1 après avoir perdu le match aller à domicile. Avec une semaine de repos - pas de match ce week-end en L1 contrairement au Barça en Liga -, le PSG doit gagner par deux buts d'écart pour se qualifier directement ou d'un but pour jouer une prolongation. Les multiples confrontations, les transferts (Neymar, Messi, Dembélé) et les relations tendues (concernant le projet de Super Ligue) entre les deux clubs ont conduit à une rivalité singulière en Europe depuis le rachat du PSG par le fonds qatari QSI en 2011. Réussir mardi à renverser et éliminer le Barça chez lui effacerait totalement les traumatismes de la fameuse «remontada» de mars 2017, quand Paris avait été renversé 6-1 au retour en huitième de finale après l'avoir emporté 4-0 à l'aller. Depuis, le club de la capitale s'est déjà vengé en 2021 mais sans public (4-1, 1-1). Ce renversement serait davantage marquant pour Paris, emmené par l'ancien Barcelonais Luis Enrique qui dirigeait le Barça en 2017. Même si le PSG avait commencé la saison en minimisant l'importance de la C1, les bons résultats de l'Espagnol et la perspective d'affronter l'Atlético Madrid ou Dortmund en demi-finale, des adversaires à sa portée, ont fait évoluer les objectifs du club. Une sortie en quart de finale plongerait supporters, joueurs et direction dans le désarroi propre aux éliminations successives du club en C1. Pour le match de la saison, loin de ses bases où Paris est peu à l'aise cette saison en C1 (deux défaites, un nul, une victoire), le PSG devra compter sur ses cadres, qui ont failli dans les grandes largeurs lors du match aller, Donnarumma et Mbappé en premier lieu. Après sa performance médiocre au Parc des princes, Kylian Mbappé, qui traverse une période sportive délicate, sera très attendu au Stade olympique Lluís-Companys. En cas d'élimination, le N.7 qui a annoncé à sa direction son départ en fin de saison et qui est pressenti au Real Madrid, jouerait son dernier match de Ligue des champions sous les couleurs parisiennes. Mais Mbappé a aussi la possibilité de finir sur une bonne note et voudra certainement marquer les esprits en Espagne, contre l'éternel rival des Merengue. Il pourra s'aider des deux autres Français du front de l'attaque: son ami Ousmane Dembélé, buteur contre son ancien club mercredi dernier et qui retrouvera sa connexion à droite avec Achraf Hakimi, suspendu à l'aller. Mais aussi de Bradley Barcola, qui revient d'une blessure aux ischiosjambiers. Rentré à la mi-temps, l'ancien Lyonnais, qui devrait commencer mardi, a apporté de la percussion et a créé des espaces, aidé par le latéral Nuno Mendes, le meilleur parisien de la première manche. En dehors de Presnel Kimpembe (longue durée), aucune absence n'est à déplorer dans le groupe communiqué lundi par le PSG. Toujours en lice pour réaliser un triplé (C1, Coupe de France, championnat) dès sa première saison à Paris, Luis Enrique, adepte du turn over permanent et de la polyvalence, a plusieurs axes à améliorer d'ici mardi. Battu tactiquement par son ancien coéquipier Xavi, le technicien n'avait pas assez anticipé le surnombre au milieu et le travail de fixation de Robert Lewandowski. Hormis la possession du ballon, son projet de jeu s'est révélé inefficace face à son ancien club. Et cela s'est répercuté par des errances en défense, où Lucas Beraldo est passé à côté de son match et où Donnarumma a été trop fébrile dans ses buts. «Ils ont réussi à nous mettre en difficulté avec ce changement de timing de jeu vers l'avant vers Lewandowski et en contrôlant le jeu en milieu de terrain», a commenté le capitaine Marquinhos après le match, qui retrouvera la charnière centrale à Barcelone. C'est simple: Paris, qui n'avait plus perdu depuis le 7 novembre contre l'AC Milan (1-2), aura besoin de profonds réajustements, d'un grand Mbappé et d'un Donnarumma plus solide en Catalogne pour espérer accéder aux demi-finales, que le club n'a plus atteint depuis 2021.