Ils étaient plus de cent membres de l'Association pour la Défense des Marocains Expulsés d'Algérie (ADEMA) à observer, vendredi à Rabat, un sit-in de protestation à l'occasion du 34ème anniversaire de l'expulsion arbitraire collective de 30.000 familles marocaines du territoire algérien. En scandant « nous sommes une même famille », les manifestants ont lancé un appel pour l'ouverture des frontières : « Si on veut visiter un parent à Maghnia, il faut prendre l'avion, alors le transport terrestre est pratique et ce sont de nombreuses personnes âgées pour la plupart qui subissent ce calvaire », a lancé un manifestant. « Nous avons été expulsés abusivement sans préavis, ils ont oublié que nos parents ont milité aux côtés des Algériens pour l'indépendance de l'Algérie, a rappelé un autre manifestant. L'intérêt de cette manifestation est de rappeler le drame qu'ont vécu des milliers de familles et qui leur avait été infligé par les autorités algériennes le 18 décembre 1975, jour de l'Aïd Al Adha ». « Nous réclamons la restitution des biens à leurs propriétaires et le dédommagement moral et matériel des victimes de l'expulsion arbitraire», déclare Mohammed El Harouachi, président de l'ADEMA. L'association a également interpellé la communauté internationale à punir les auteurs des crimes commis à l'aube de l'indépendance algérienne à Sebkha dans la région oranaise avec la nécessité de l'ouverture d'une enquête. L'association qui comprend 18 sections, une antenne en Belgique et deux antennes en France, compte mener sa lutte jusqu'au bout pour que justice soit rendue.