Alors que les relations entre le Maroc et l'Espagne sont à leur apogée, l'opposition dans le pays ibérique continue ses manœuvres d'obstruction. Au Parlement, le Parti Populaire (PP) semble vouloir à tout prix faire payer à Pedro Sanchez sa décision de soutenir le plan d'autonomie pour des raisons politiciennes. Au Parlement, le PP a réussi à faire voter une Résolution appelant le gouvernement à renoncer à son soutien au Maroc pour revenir à la politique de neutralité. Une demande justifiée par la nécessité de revenir au consensus national sur ce dossier. Bien qu'alliés de Pedro Sanchez, les députés de SUMAR et les nationalistes basques ont voté en faveur du texte. Une façon de redorer leur image auprès du Polisario après l'avoir lâché pour rejoindre le gouvernement, sans pour autant trop se mouiller puisqu'ils savent que cette Résolution demeure sans effets juridiques. Pour sa part, le patron du PP, Alberto Nunez Feijoo, fidèle à l'esprit de José Maria Aznar, n'a jamais digéré la décision de Pedro Sanchez puisqu'il lui sied que l'Espagne reste dans sa zone grise pour avoir une marge de manœuvre plus confortable dans sa politique marocaine. Ce genre de stratégies ne sont plus tolérées par le Royaume qui n'accepte plus les double-discours et juge la sincérité des alliances par les positions des uns et des autres sur sa cause nationale. Un message que Pedro Sanchez a bien compris. Blotti dans l'opposition depuis 2018, le PP semble avoir acquis le syndrome de l'opposition systématique en faisant du Maroc sa carte de pression favorite contre le gouvernement. La droite conservatrice sait très bien que la révocation du soutien au plan d'autonomie est difficilement concevable, surtout que le rapport de l'Institut royal d'études stratégiques, ELCANO, commandé par l'ex-gouvernement de Mariano Rajoy, a conclu que l'Espagne y a intérêt géopolitiquement. A cela s'ajoutent les intérêts de plus en plus croisés entre Rabat et Madrid qui s'apprêtent à co-organiser la Coupe du Monde. Autant d'acquis qui font du soutien espagnol à la marocanité du Sahara une politique d'Etat, en dépit des alternances et des interférences.